50407 Afran Sénégal
Les chefs religieux de la cité de Tivaouane exigent de la part des politiques un dialogue national
La religion n’a pas uniquement été le seul sujet de conversation des hommes religieux du Sénégal lors de la célébration, la semaine dernière, du Mawlidu Nabi (anniversaire de la naissance du prophète). Dans la cité religieuse de Tivaouane, autre fief de la tidjaniya au Sénégal, le khalife de cette localité Serigne Mansour Sy a convié le pouvoir et l’opposition à un dialogue national lors de la visite mercredi dernier du Chef de l’Etat du Sénégal Me Abdoulaye Wade. Cet appel au dialogue souhaité par toutes les couches de la nation sénégalaise permettrait à apaiser le climat politique toujours tendu entre le président Abdoulaye Wade et les chefs de partis politiques qui le soutiennent et de l’autre côté, l’opposition regroupée dans la coalition Siggil Sénégaal. Depuis le contentieux des élections présidentielles de 2007 à l’issue desquelles, le candidat Abdoulaye Wade a été élu pour un second mandat de cinq années à la tête de la magistrature suprême du Sénégal, l’opposition dite significative a boudé les élections législatives. Aujourd’hui, l’Assemblée Nationale est composée uniquement de députés qui sont favorables à la politique du gouvernement de l’actuel pouvoir. Pire encore, le Sénat (la seconde chambre du peuple) est considéré par les membres de l’opposition comme une chambre de recueil des souteneurs du chef de l’Etat, Me Abdoulaye Wade. Les dernières élections locales pour les municipalités et les communautés rurales ont vu une percée de l’opposition dans les grandes villes du pays, ce qui offre un climat délétère dans les relations entre la mouvance présidentielle qui a tous les leviers pour diriger le pays et de l’autre côté, une opposition dont les propos de ses dirigeants font les choux gras des médias du Sénégal. Le Chef de l’Etat du Sénégal, Me Abdoulaye Wade pour sa part explique qu’il en est au 19ème appel pour un dialogue avec l’opposition, tandis que de l’autre côté, l’on notifie que ce dernier n’est véritablement pas disposé à discuter avec l’opposition. D’ailleurs, les assises nationales initiées par l’opposition et la société civile ont été boycottées par la mouvance présidentielle, ce qui offre un vide dans les relations entre les acteurs de la vie politique nationale sénégalaise. A deux ans des prochaines élections présidentielles de 2012, Abdoulaye Wade est le seul chef de parti à déclarer sa candidature. Et cette invite pourrait aider au dégel des relations entre les acteurs politiques du Sénégal.