Le Ta’ziyeh est un ensemble de représentations religieuses qui s’inspirent des événements du jour de l’Achoura , dont le sens est capital dans la spiritualité chiite. Il s’agit du martyre de l’Imam Hossein et de ses fidèles partisans qui furent assassinés par les troupes de Yazid, fils de Mohavieh et calife ommeyade, pendant le mois de Moharram de l’année 565 de l’hégire (1186). Le Ta’ziyeh est une représentation théâtrale de ces événements, accompagnée de complaintes et de récits religieux.
Le Ta’ziyeh dans l’Histoire
Ce théâtre populaire à des racines historiques profondes en Iran et à l’origine,
il s’agissait d’un mime où des acteurs à pied ou à cheval et habillés en
costumes d’époque exécutaient un spectacle qui se transforma peu à peu en un
mélodrame déclamé et chanté. Le mot " Ta’ziyeh " signifie à l’origine deuil et
lamentations, mais il devint par la suite synonyme de théâtre religieux, mais
pas seulement dans le sens d’un théâtre triste car actuellement, il existe
également des représentations humoristiques qui ont le même nom.
Le premier livre qui servit de support à ces représentations fut le Maghtal
Nevis, qui est le récit des épreuves des disciples de l’Imam Hossein.
Cependant, l’expansion du Ta’ziyeh en Iran est avant tout due au livre Le
récit des martyrs de Mollah Hossein Vâhez-e Kâchefi, au IXe siècle de
l’hégire (XVIe siècle).
Après être arrivé au pouvoir en 334 de l’hégire (955), Ahmad Ben Bouyeh, dit
Ma’z-o-dolleh, prit Bagdad. C’est le calife Al-Mostakfi qui lui avait donné ce
surnom et à partir de cette époque, tous les califes Abbassides respectèrent en
pratique les ordres des princes Al-e-Bouyeh. Après avoir pris Bagdad,
Ma’z-o-dolleh, qui était chiite, ordonna que le dixième jour du mois de Moharram
de l’année 963 de l’ère chrétienne devienne un jour férié pour le bazar et qu’il
deviennent un jour de deuil où les chiites seraient invités à participer aux
cérémonies de la célébration du martyre de l’Imam Hossein. Cela n’était pas dans
les habitudes de Bagdad, et les sunnites considérèrent cette innovation comme un
sacrilège. Cependant, personne ne put voir Ma’z-o-dolleh pour discuter de cette
affaire qui fut alors classée. Cela dura jusqu’à la disparition de la dynastie
des Bouyeh qui régnait au sud de l’Iran et en Irak. Les chiites accomplissaient
ces cérémonies de deuil pendant les dix premiers jours du mois de Moharram, dans
toutes les villes. Cela dura pendant des siècles à Bagdad jusqu’à l’arrivée des
Seljukides, qui marqua une évolution dans ces cérémonies et les représentations
de Ta’ziyeh.
Au début, il s’agissait de cortèges qui avançaient lentement en se frappant la
poitrine ou en se flagellant au rythme des tambours et des cymbales. Des
emblèmes symboliques qui ressemblaient à des emblèmes de guerre étaient portés,
accompagnés de chants repris en chœur et de récits psalmodiés des épreuves et du
drame de Karbalâ. Peu à peu, les chants disparurent pour laisser place à un
lecteur racontant sur un fond sonore de tambour et de cymbales, les événements
de cette journée aux spectateurs. Peu à peu, les emblèmes devinrent plus
nombreux et plus diversifiés. Les narrateurs s’habillèrent à la manière des
héros de ce récit, les dialogues apparurent et des groupes de Ta’ziyeh se
constituèrent en groupes de professionnels, surtout en Iran, où le chiisme était
religion d’Etat. Les "acteurs" abandonnaient leur métier pendant les deux mois
de Moharram et de Safar pour se consacrer aux représentations du Ta’ziyeh qui
étaient financées par les commerçants du quartier ou divers mécènes. Les textes
du Ta’ziyeh contemporains s’inspirent, en grande partie, des dialogues de ces
anciens Ta’ziyeh qui généralement n’étaient pas transcrits. Il s’agissait de
poèmes et de textes, distribués en fonction du tour d’apparition sur scène. Les
noms de leurs auteurs ont malheureusement disparu. Ces représentations comme
nous l’avons dit, concernaient en général les cérémonies de deuil bien que nous
ayons certaines représentations humoristiques comme "la mariée de Quraysh",
"Salomon et Bergheys", "Amir Teymour" et "Vali-e Shâm", etc. qui étaient jouées
à certaines occasions, pour un public tant féminin que masculin.
Les scénarios et les dialogues étaient très simples et très précaires. Par
exemple, "La mariée de Quraysh" met en scène l’histoire de femmes idolâtres de
la tribu Quraychite et de la cérémonie d’un mariage où la fille du Prophète
était invitée. Au début, Fâtemeh refuse de participer à ce mariage mais à cause
de l’insistance des femmes de Quraysh et sur le conseil du Prophète, elle
accepte finalement cette invitation. La mariée s’évanouit à la vue de Fâtemeh,
la fille du Prophète, vêtue d’une parure offerte par les anges. Grâce aux
prières de la noble invitée, la mariée revient à elle et se convertit à l’islam
ainsi que les autres femmes de la famille.
A l’époque de Nâser-e Din Shâh, le Ta’ziyeh atteint son apogée. Les
représentations ont alors lieu sur les grandes places et les événements de
Karbalâ y sont rapportés dans leur suite chronologique, sous des chapiteaux dont
le plus célèbre était le Tekieh de Dolat. Cette représentation était pour les
"acteurs" l’occasion de prouver leur foi et leur attachement aux Membres de la
Demeure prophétique. Il s’agissait de volontaires qui, s’ils recevaient
quelquefois un "salaire" en guise de remerciements, considéraient ce spectacle
comme une bonne action qui leur servirait dans l’au-delà.
La scène était carrée et les spectateurs s’asseyaient tout autour. Les acteurs
étaient toujours des hommes, et les rôles de femmes étaient tenus par des jeunes
gens impubères. Quelquefois, des petites filles de moins de neuf ans
participaient au spectacle, et dans la ville de Boushehr au Sud de l’Iran, les
rôles féminins étaient tenus par des femmes.
Comment se déroule le Ta’ziyeh ?
Les personnes jouant le rôle des prophètes et de leurs partisans sont vêtus de vert, et ils lisent leur texte qui est en général composé de poèmes. Les répliques des opposants qui sont quant à eux des harangueurs rudes et tranchants vêtus de rouge, sont très violentes.
A l’époque de Nâser-e-Din Shâh, le groupe le plus célèbre était le "Daste
Shâhi", qui regroupait les meilleurs chanteurs de l’époque. Pendant les deux
mois de deuil, les agents du gouvernement recrutaient les gens qui avaient une
belle voix aux quatre coins du pays pour les faire participer aux Ta’ziyeh de
Téhéran. Des instruments de musique, des trompettes, des tambours, des cymbales
et des flûtes étaient utilisés, et des chameaux participaient au spectacle qui
se déroulait dans une symbolique connue du public : le bol d’eau était le
symbole de la source ou de la rivière, le drapeau noir était le symbole du deuil
et le tour de la scène signifiait un parcours ou le déplacement d’un personnage.
Un "metteur en scène", le chef du Ta’ziyeh, était responsable du décor et de la
préparation des textes. Il connaissait parfaitement les différents registres
musicaux et avait parfois un rôle dans le spectacle. Il était en quelque sorte
"un chef d’orchestre" qui dirigeait à la fois les acteurs et la musique.
Concernant le texte même du Ta’ziyeh, il comprend beaucoup de termes techniques
et d’expressions propres à ce genre littéraire et au personnage qu’il
représente. En outre, il se peut qu’un acteur joue plusieurs rôles si les autres
participants ne sont pas assez nombreux ; enfin, il y a aussi des figurants qui
jouent le rôle des anges ou d’animaux sauvages, comme celui du lion.
Le Ta’ziyeh religieux
Dans son ensemble, le Ta’ziyeh est l’expression du combat entre le bien et le
mal, le combat entre deux forces, celle de l’obscurité et celle de la lumière.
Ce genre fait partie de l’art religieux en ce sens qu’il est la représentation
de récits particuliers à l’Histoire religieuse. Ce genre de représentation a
existé dans la grande majorité des religions, cependant, le Ta’ziyeh, à cause de
son aspect spirituel et de ses particularités islamiques, s’est fixé dans un
genre qui renonçait à toute évolution, tant au niveau du texte qu’au niveau de
la représentation et de l’évocation des points historiques ou sociaux. Cela le
distingue donc de la forme qu’il a prise dans la chrétienté, tant au niveau
dramatique qu’au niveau des sujets qu’il concerne. Dans le drame religieux de la
Grèce antique, le centre du drame est dans le conflit des dieux, qui devient
dans le théâtre contemporain, un conflit entre humains. Dans les dramaturgies
grecques et du Moyen âge, les gens se faisaient la guerre et c’était l’un ou
l’autre qui l’emportait. Le combat entraînait la victoire ou la défaite, or,
dans le drame religieux iranien, le personnage est soumis à un destin qui le
conduit. Son unique résistance est la condamnation de l’oppression qu’il subit,
l’oppression dont il est la victime, et contrairement aux drames religieux
européens du Moyen-âge qui furent influencés par le drame de la Grèce antique,
il ne s’agit pas d’une oppression individuelle mais d’une oppression collective,
historique et philosophique.
Ainsi, en Iran, le Ta’ziyeh met en avant le conflit entre les "Olia" et les
"Ashghia", qui tourne toujours au profit de ces derniers. Cependant, la victoire
n’est qu’apparente car dans l’esprit des spectateurs, ce sont toujours les
"Olia" qui sont vainqueurs parce qu’ils appellent à la victoire finale de
l’autre monde. Il s’agit de la représentation de la situation des spectateurs
eux-mêmes qui, en apparence, sont les perdants dans le contexte politique et
social de ce monde. L’oppression des personnages est la même que celle des
spectateurs qui projettent leurs idéaux et leurs revendications dans ceux des
personnages du Ta’ziyeh.
Le Ta’ziyeh devient ainsi le seul genre artistique en Iran qui puisse refléter
les préoccupations de la société, dans toutes ses dimensions sociales,
philosophiques et psychologiques. Vivre ensemble dans un pays comme l’Iran où
l’eau joue un rôle vital fait naître une communauté de source. Au moindre point
d’eau, se constitue un village, dans la plus grande pauvreté. L’assèchement
entraîne un exode sans relâche pour trouver l’eau, dans une tragédie qui scande
toute l’Histoire de l’Iran et renaît dans le drame de Karbalâ. Le drame du
martyr Abbâs est ainsi le drame d’une quête de l’eau dans le désert de Karbalâ ;
une tragédie qui s’organise autour de la recherche et du manque d’eau, une
véritable "Tragédie de l’eau".
Le drame du Ta’ziyeh est donc un drame qui sort du cadre courant où le texte et
sa valeur littéraire passent en premier lieu. Dans le Ta’ziyeh, la poésie est
une poésie populaire, qui n’est pas récitée par des professionnels de la cour.
Or, ce style qui passe pour un style mineur à cause de sa simplicité littéraire
et psychologique et du fait des termes populaires qui le colorent, devint le
style privilégié du Ta’ziyeh. Il permettait une communication facile entre
acteurs et spectateurs, ainsi décrite par Gobineau :
"Le Ta’ziyeh est un mode de discours occidental mais ne répond pas aux
nombreuses règles et aux nombreux artifices du poème iranien. Les acteurs
recherchent moins leurs mots que les poètes, ce qui importe c’est l’expression
des sentiments, l’expression la plus vivante et la plus rapide. La langue du
Ta’ziyeh est celle des couches sociales défavorisées, la langue de tous les
jours, comprise par tous, même les enfants..."
Il ne s’agit donc pas d’une langue affectée et incompréhensible, mais d’une
langue sincère, poétique, remplie de finesse et de beautés naturelles et
capable, quand c’est nécessaire, d’exprimer les sentiments les plus durs et les
plus précis. En outre, l’acteur a une liberté d’expression très large qui lui
permet parfois d’incorporer aux poèmes des éléments qui disparaissent dans le
dialogue et dont le style n’est pas très littéraire, comme c’est le cas dans les
styles "Polutus" et "Tarans".
Le rôle de la musique dans le Ta’ziyeh
Ce n’est pas sans raison qu’on a parfois qualifié le Ta’ziyeh "d’opéra
tragique". Abdollâh Mostofi écrit au sujet du rôle de la musique dans la
représentation du Ta’ziyeh :
" Le Ta’ziyeh a permis la mémorisation et la transmission de certains chants
nationaux. La voix est très importante dans le Ta’ziyeh, car une belle voix peut
mieux émouvoir les spectateurs. Ces chanteurs suivent un enseignement auprès
d’un professeur de chant qui connaît les registres musicaux et certains ont fait
une percée dans le domaine artistique et musical par le biais du Ta’ziyeh."
Les différentes formes de Ta’ziyeh
Il existe des centaines de Ta’ziyeh, notamment le Ta’ziyeh du verger de Fadak
(qui décrit l’usurpation de ce verger par le deuxième calife), celui du trône de
Salomon, de la vente de la palmeraie (l’imam Ali y vend une palmeraie et fait
don de l’argent de cette vente aux orphelins et aux démunis), ou encore du
pillage des tentes qui présente les événements qui suivirent l’assassinat de
l’Imam Hossein.
La disparition de Nâser-e-Din Shâh, mécène du Ta’ziyeh en Iran, marqua le déclin
de ce genre de représentations. De fait, le désintérêt des rois qui lui
succédèrent pour ce genre artistique et les remous politiques du mouvement
constitutionnel aboutit à un certain oubli de ce genre de représentations. En
outre, de nombreux religieux et personnalités des centres d’enseignement
islamiques n’étaient guère favorables à ce genre théâtral qui mettait en scène
les Imams. Le Ta’ziyeh disparut donc peu à peu du programme des cérémonies de
deuil du mois de Moharram et des préoccupations gouvernementales, pour ne
conserver que les cortèges funèbres où parfois des réminiscences du Ta’ziyeh
dans les caravanes de prisonniers faisaient une faible apparition. Aujourd’hui,
le Ta’ziyeh ne fait plus partie des cérémonies de deuil du mois de Moharram,
mais certaines représentations sont mises au programme des manifestations
culturelles en Iran et à l’étranger.
Les cérémonies du jour de l’Achoura
Les cérémonies de l’Achoura ne sont pas exclusivement réservées aux chiites, et durant le mois de Moharram, d’autres confessions incluant même les non musulmans participent parfois aux cérémonies de deuil. Tous les ans, pendant les dix premiers jours de Moharram et spécialement le neuvième et le dixième jour, les Iraniens oublient leur préoccupations quotidiennes pour se consacrer aux cérémonies de deuil en souvenir du martyre de l’Imam Hossein et de ses partisans. Chacun essaye, dans la mesure de ses moyens, de participer à l’organisation de ces cérémonies. Des cortèges d’hommes vêtus de noir déambulent dans les rues au son des tambours rythmés par le frappement des poitrines et des chaînes et précédés par des porte-drapeaux et des groupes de musique funèbre. Les femmes et les enfants suivent les cortèges de deuil de l’Imam, et pleurent les souffrances des prisonniers de Karbalâ. D’autres groupes distribuent des sirops et des aliments aux participants du défilé et les aspergent d’eau de rose, sous le regard des spectateurs qui remplissent les rues. Le programme se termine en général par un repas offert aux participants à la mosquée ou chez des particuliers.
Les emblèmes du cortège funèbre
Les objets utilisés dans ces cortèges ont une valeur symbolique, comme les mains
d’étain ou de cuivre qui symbolisent les deux mains coupées du martyr Abal-Fazl.
Les chaînes constituées de fines chaînes en grappes, attachées à une poignée de
bois, sont utilisées par les participants pour se frapper successivement les
deux épaules ou la tête. Ces chaînes ont une épaisseur différente en fonction de
l’âge. Cette grappe de chaînes dont la disposition ressemble à celle des
branches d’arbre, de plus en plus courtes à mesure qu’on approche du sommet,
peut atteindre vingt centimètres et pèser jusqu’à un kilo.
Les "emblèmes symboliques" du jour de l’Achoura
Les emblèmes symboliques utilisés par les chiites le jour de l’Achoura sont des perches de cinq ou six mètres surplombées de la main symbolique ou de tissus de couleurs. D’autres emblèmes évoquent le sanctuaire de l’Imam Hossein, sa coupole et ses minarets, à Karbalâ. Des formes d’oiseaux ou de pigeons représentent l’Imam Hossein, l’Imam Hassan et les autres Imams. En outre, un emblème appelé "alam" vient en tête du cortège. Il était auparavant orné d’inscriptions calligraphiques et de motifs de dragons à la bouche ouverte. Cet alam faisait quelquefois trois mètres de large et avait en général onze motifs en forme de langues, dont celle du milieu était plus haute. Les représentations de pigeons, de paons, de tulipes, de dômes et d’autres motifs ornaient également à intervalles réguliers la largeur du alam. Au centre de l’ensemble, le porteur du alam plaçait le piquet central du alam dans une large ceinture de cuir, faisant avancer et s’incliner le alam devant les emplacements sacrés des chiites. Les emblèmes de ce genre étaient très importants en temps de guerre.
Ces cérémonies du mois de Moharram sont très courantes en Iran. Cependant, dans
d’autres pays musulmans comme en Irak, nous retrouvons les mêmes coutumes, où
ces cérémonies, grâce à la participation des oulémas, revêtent un plus grand
intérêt.
Elles furent cependant gravement réprimées au cours de ces vingt dernières
années par le régime bassiste. La chute de Saddam en 2003 a néanmoins permis une
renaissance des cérémonies du jour de l’Achoura et s’est traduite par une
participation encore plus accrue des Irakiens au souvenir du martyr de l’Imam
Hossein. Dix jours avant le jour de l’Achoura, les Irakiens se préparent à cet
événement en nommant chaque jour du nom de l’un des martyrs. Tous les soirs,
après le rappel des épreuves de l’Imam Hossein et des membres de sa famille, les
groupes en deuil brandissent des épées dans des mouvements réguliers au son des
tambours, afin de commémorer son martyre. Le jour de l’Achoura, ils se rendent
dans les mosquées et les mausolées, pour célébrer l’anniversaire du martyre de
l’Imam, sous la direction d’un religieux expérimenté qui récite les différentes
étapes de cet événement jusqu’à midi où un repas spécial - souvent un plat de
riz accompagné de viande et de pois - est distribué gratuitement aux
participants.
Moharram en Afrique de l’East
Tanzanie
La Tanzanie s’était convertie en Islam en l’an 72 de l’hégire. C’est pour cette
raison que le chiisme a une ancienneté remarquable dans ce pays. En Tanzanie on
a édifié aux nombres des 14 membres de la famille du Prophète (S.E.) des maisons
destinées à la cérémonie de deuil dont la plus importante est «Almatam». Les
chiites de Tanzanie aiment beaucoup les rites religieux et donnent le repas
votif jusqu’au 40ème jour suivant le jour d’Ashourã.
Kenya
Dans ce pays, les chiites sortent de chez eux les premiers jours du mois de
Moharram habillé de noire et par l’autorisation de la police ils se manifestent
dans les rues.
Et puis les gents se regroupent dans un coin et une certaine personne leur donne
les informations portant sur les événements d’Ashourã en Anglais et en Swahili,
mais les chants funèbres et la récitation de l’histoire des martyres se font
seulement en Swahili. Souvent les informations de ces cérémonies s’étant
diffusées dans les journaux sont portées à la connaissance de tous.
Zimbabwe
Le programme de 10 premiers jours du mois de Moharram dans ce pays commence à
partir de la prière du soir. Au début on récite la prière d’Ashourã, suivie des
discours sur le thème de l’idéologie de l’Islam et l’analyse du mouvement d’Imam
Hussayn (S.L.). Les participants poursuivent leur rite de deuil en frappant la
poitrine conjugué des poèmes chagrins, et chantent des tristes vers pour Imam
Hussayn (S.L.).
Les Comores
La religion a pu surgir depuis ces dernières années en Comores. Les
chiites de ce pays ne sont pas nombreux, et malgré les propagandes néfastes des
chrétiens et des Wahhabites, le chiisme se développent d’avantage.
La Somali et le Burundi
En 3ème siècle de l’hégire et grâce à l’immigration des iraniens en Somali et
aussi à celle des Indiens et des Pakistanais musulmans après la première guerre
mondiale au Burundi, les nombre de musulmans de des chiites se développent dans
ces deux pays. Ils organisent pendant le mois de Moharram des cérémonies de
deuil dans les lieux religieux.
Moharram en Afrique du nord
Le passé et le début de l’Islam en Afrique revient à l’époque du Prophète quand
ses compagnons ont émigré à l’Abyssinie, et progressivement l’islam s’y était
déployé en 1ère siècle de l’Hégire par les activités commerciales. Une partie
remarquable des musulmans de l’Afrique, surtout ceux de l’Est de l’Afrique, sont
des chiites. Les chiites se sont emparé le pouvoir au nord de ce continent au
4ème à 6ème siècle, mais Salahedin Ayyoubide les a dispersée. Il est à noter que
les Iraniens au cours de ces derniers siècles ont construit des édifices sacrés,
et ont vulgarisé les rites religieux dans les pays Africains comme Somali, Kenya
et Tanzanie.
Algérie
Les Algériens aiment beaucoup la noble famille du Prophète (S.D.L.D.) et surtout
Imam ’Ali (S.L.), preuve est que plusieurs des algériens ont choisi Sayyed ’Ali
comme le nom pour leurs enfants; ils se trouvent, plus que les autres nations de
l’Afrique, attachés à Imam ’Ali (S.L.) et à l’Imam Hussayn (S.L.). Dans ce sens
qu’en Algérie le jour d’Achoura est officiellement férié.
En Alger, on constate partout des lieux du culte chiite destinés à la cérémonie
de Moharram à tel point que nous pouvons dire que la plupart des algériens
pratiquants sont d’une façon à l’autre en relation avec la noble génération
alide. Les orateurs et les prédicateurs algériens donnent une grande importance
à l’invocation de la bénédiction pour la famille du prophète (S.D.L.D.).
La Tunisie
En 909 de l’ère chrétienne les Fatimides ont dominé sur la Tunisie, et ont
commencé à propager le chiisme dans ce pays.
Au cours de l’histoire, les Fatimides ont subie des attaques de la part des
autres pouvoirs et par conséquent le chiisme s’est, petit à petit, affaiblie, à
tel point qu’aujourd’hui la majorité de ce pays est les sunnites et on voie à
peine des traces du chiisme, finalement on ne voie presque rien des cérémonies
religieuses de Moharrem.
Ajoutons que la modernisation du régime, au cours de ces dernières années, a
aboutis à l’affaiblissement les coutumes et la cérémonie d’Achoura, même à
l’annulation de ce jour étant férié dans ce pays.
L’Egypte
Au cours de l’histoire, la culture religieuse de ce pays a été à plusieurs
reprises modifiée, mais par la domination des Fatimides en Egypte l’ère du
chiisme a été lancée. C’est depuis ce temps que les occasions comme: Moharrem,
l’anniversaire de la naissance du Prophète (S.D.L.D.), fête de Ramadan, fête du
sacrifice, 15 Shabãn (l’anniversaire de la naissance du 12ème Imam(S.L.) )
l’anniversaire de la Naissance de Imam Hassan et Imam Hussayn et celle de Sa
Sacrée Seigneurie Zahrã (S.E.) fête de Ghadir (la désignation de l’Imam ’Ali
(S.L.) à la succession du Prophète) ainsi que la fête de nouvel an sont devenue
des événements important en Egypt.
Quel que soit leur forme et le lieu où elles se déroulent, ces cérémonies sont
organisées afin de rappeler que l’imam Hossein s’est soulevé pour Dieu et pour
des valeurs telles que la dignité humaine, le respect de la prière, du jeûne, du
pèlerinage et de l’aide islamique, et dans le but de souligner la nécessité de
prêter main forte aux opprimés et aux déshérités.
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