On les distingue des services d’archives
et de documentation qui font partie des services administratifs et des grandes
industries. Les bibliothèques se sont développées grâce aux anciens pays
colonisateurs dés le XIXe siècle, et grâce à l’aide d’organismes, comme l’UNESCO
(Organisation des Nations Unies pour l’Education, les Sciences et la Culture).
En 1966, cette dernière a signé un accord pour la réalisation d’un projet de
bibliothèque scolaire à Lagos avec le Gouvernement Fédéral du Nigéria. Elle a
aussi apporté un soutien financier pour la constitution d’un fonds de livres. Ce
fut également le cas pour le British Council et le Programme Colonial de
Développement de Bibliothèques (PCDB).
Les bibliothèques constituent des services ouverts à un public hétérogène et qui
doivent représenter l’ensemble de cette population. Il en existe plusieurs
types.
1) Typologie des bibliothèques
Les bibliothèques nationales. Elles ont le même rôle que la BNF en France, ou la
Library of Congress aux Etats-Unis. Elles doivent assurer l’acquisition, la
conservation, la mise en valeur et la communication auprès du public des
documents publiés au niveau national. Elles doivent être le reflet de l’identité
nationale. Cependant, en Afrique, ces bibliothèques sont un peu « oubliées »
(par exemple, elle n’existe que depuis 2002 au Sénégal) et leurs fonds sont
relativement pauvres. Beaucoup d’auteurs africains publiés à l’étranger ne
remettent aucun exemplaire de leurs ouvrages à la bibliothèque nationale, malgré
l’obligation de dépôt légal. Ces bibliothèques ne disposent bien souvent pas de
locaux adaptés à leurs missions.
Les bibliothèques scolaires. Elles ont une fonction de documentation (à
destination des élèves du primaire et du secondaire) et de bibliothèques
publiques (à destination de tous). Elles sont relativement bien présentes dans
le primaire, tout comme dans le secondaire (équivalent des Centres de
Documentation et d’Information des collèges et lycées français).
Les bibliothèques universitaires. Elles sont ouvertes aux étudiants et aux
enseignants et proposent des fonds plutôt riches (surtout dans les domaines de
la médecine et de l’agriculture). Les documents scientifiques constituent une
part importante des collections et sont séparés de la fiction.
Les bibliothèques de lecture publique. Elles sont peu nombreuses et pauvres.
Elles relèvent bien souvent d’associations humanitaires ou de centres culturels.
Les fonds manquent parfois d’actualisation Asso-Apis-Togo.jpg et de richesse.
Pendant l’été 2006, une bibliothèque a été mise en œuvre à Agou Klonou, au Togo.
Un habitant disposait d’un local et a souhaité l’aménager en bibliothèque. Il a
pu mener à bien ce projet grâce à l’aide financière (pour les travaux et le
salaire du bibliothécaire) et matérielle (apport de livres) de l’Association
humanitaire « Apis Togo ».(photo ci-contre) D’autres structures naissent d’un
jumelage : c’est le cas de la bibliothèque d’Agou Tavie Tomegbé (le 27 décembre
2007), issue de l’union du village de Tomegbé (situé au Nord-Ouest de Lomé, la
capitale du Togo) et de l’association « Compagnie » de Bordeaux. Par ailleurs,
l’Association Valentin Haüy, créée en 1889 par Maurice Sizeranne (basée en
France, à Paris), apporte une aide internationale aux pays d’Afrique
francophones pour constituer des bibliothèques proposant un fonds sonore et en
braille développé. Cette association est au service des personnes aveugles et
malvoyantes. Marguerite ABOUET, scénariste de la bande dessinée Aya de Yopougon
(dont le premier tome est paru en 2005 et pour lequel elle a reçu le premier
prix au festival d’Angoulême), a aussi créé une association nommée « Des livres
pour tous » en 2008. Son but est de permettre l’ouverture de bibliothèques dans
les quartiers défavorisés des grandes villes africaines. Elle espère que la
première sera réalisée à Abidjan, dans son quartier d’origine : Yopougon.
Les bibliothèques mobiles. Elles sont généralement gérées par des organismes
étrangers. Les « Bibliothèques mobiles de soins infirmiers » (créées par le
Conseil International des Infirmières, qui regroupe 130 associations nationales
d’infirmières dans le monde entier) jouent un rôle très important dans la
diffusion de connaissances de santé auprès des infirmières africaines et des
populations qu’elles servent. En 2001, plus de 250 bibliothèques mobiles ont été
livrées à des infirmières travaillant dans 17 pays africains.
2) La formation du personnel des bibliothèques
Il existe des écoles de formation et des associations de professionnels qui
assurent la transmission de leurs savoirs aux personnels des bibliothèques
d’Afrique Subsaharienne.
Au début, les formations étaient apportées par les anciens pays colonisateurs.
Puis des écoles se sont développées en Afrique pour répondre aux besoins de la
main d’œuvre dans le domaine de la bibliothéconomie. Pendant un temps, les
formations relevaient de l’Ecole des Bibliothécaires, Archivistes et
Documentalistes de Dakar (EBAD) et la Fondation Rockfeller soutenait l’Ecole de
Bibliothécaires à Kampala dans leur formation. Aujourd’hui, on trouve des
formations universitaires au Mali, au Cameroun et au Bénin. La première école de
bibliothécaires d’Afrique subsaharienne fut fondée en association avec le
British Council, au Ghana (ex Côte d’Or) en 1944, soit 13 ans après celle
d’Afrique du Sud (qui fut la première de toutes les écoles de bibliothécaires
conçues sur le continent africain). La première école d’Afrique de l’Est est,
quant à elle, née en Ouganda en 1963. L’UNESCO et l’IFLA (International
Federation of Library Association) apportent une aide à ces formations.
Petit à petit, des associations de bibliothèques sont nées, en même temps que
ces formations se sont développées. L’Association des bibliothèques des pays
d’Afrique Subsaharienne a été fondée en 1930, afin de regrouper toutes les
personnes intéressées par l’avenir du service des bibliothèques (réflexion et
concertation pour développer les bibliothèques).
Les formateurs doivent transmettre aux professionnels les connaissances
bibliothéconomiques et culturelles de base, mais également la façon de se servir
des informations disponibles sur Internet et de les analyser afin qu’ils
puissent orienter leur public, sans se limiter à une simple mise à disposition
des outils informatiques.
3) Les pouvoirs publics et les bibliothèques
Le Conseil national des bibliothèques n’existe pas, même s’il apparaît comme un
élément essentiel dans le développement du livre et de la culture au niveau
national.
Cependant, la création du Conseil de la Bibliothèque de la Côte d’Or (suite à
l’ordonnance de 1949, en 1950) a influencé l’élaboration de Conseils de
Bibliothèques pour les autres bibliothèques du continent africain et leur a
fourni un modèle. Ce Conseil avait pour « fonctions d’établir, équiper, gérer et
entretenir les bibliothèques », selon Evlyn Evens, bibliothécaire du British
Council, qui a implanté le Conseil de la Bibliothèque de la Côte d’Or. Des pays
tels que la Sierra Leone, le Tanganyika et le Kenya créèrent leur Conseil de
Bibliothèques en 1959, 1963 et 1965 (respectivement). Au fur et à mesure, ces
Conseils ont mis en œuvre des services spécifiques, notamment en direction des
bibliothèques publiques (Conseil de la Bibliothèque Publique en Ouganda, en
1964).
Conclusion
Malgré la présence de différents types de bibliothèques en Afrique Subsaharienne
et les réflexions faites autour de leur éventuel développement, elles demeurent
disparates et dans une situation précaire (manque de financement et de soutien
de la part des pouvoirs publics). L’Association pour le Développement des
Bibliothèques en Afrique, fondée en 1957, continue d’organiser des journées
d’étude pour tenter de trouver des solutions (cf. « Association pour le
développement des bibliothèques en Afrique », BBF, 1959, n° 12, p. 574-575).
Parallèlement, les bibliothèques d’Afrique du Sud semblent plus développées.
Ceci vient essentiellement de leur passé commun avec les Etats-Unis.
Bibliographie et sites Web
http://www.ifla.queenslibrary.org/IV/ ... 4-Ranasinghe-trans-fr.pdf
http://www.infirmiers.com/actualites/ ... -de-soins-infirmiers.html
http://www.aib.ulb.ac.be/colloques/20 ... text/2007_04_blanquet.pdf
http://www.afriquejet.com/actualites/ ... arienne-200806247490.html
http://www.apis-togo.org/action-2006-bibliotheque.html
http://www.avh.asso.fr/ : site de l’Association Valentin Haüy
« Association pour le développement des bibliothèques en Afrique », BBF.- 1959,
n° 12, p. 574-575.
ABOUET Marguerite et OUBRERIE Clément, Aya de Yopougon, tome 1.- Gallimard :
Paris, 2005.- 96 p. (Bayou).
Aurélie, L.P. Bibliothèques
Source: http://littexpress.over-blog.net