Thierry Meyssan, qui soutient l’insurrection contre le régime de Mouammar Kadhafi, s’oppose pourtant à la résolution 1973 et à la guerre. Dans des articles précédents, il a montré les objectifs impérialistes de cette opération. Ici, il revient sur les principaux mensonges de la propagande atlantiste.
On dit que la première victime d’une guerre, c’est la vérité. Les opérations militaires en Libye et la résolution 1973 qui lui sert de base juridique ne dérogent pas à la règle. Elles sont présentées au public comme une nécessité pour protéger les populations civiles victimes de la répression aveugle du colonel Kadhafi. Elles ont en réalité des buts impérialistes classiques. Voici quelques éléments de clarification.
Crimes contre l’humanité
Pour noircir le tableau, la presse atlantiste a fait croire que les centaines de milliers de personnes qui fuyaient la Libye cherchaient à échapper à un massacre. Des agences de presse ont évoqué des milliers de morts et parlé de « crime contre l’humanité ». La résolution 1970 a saisi la Cour pénale internationale de possibles « attaques systématiques ou généralisées dirigées contre la population civile ». En réalité, le conflit libyen peut se lire à la fois en termes politiques et en termes tribaux. Les travailleurs immigrés en ont été les premières victimes. Ils ont été brutalement contraints au départ. Les combats entre loyalistes et insurgés ont été certes meurtriers, mais pas dans les proportions annoncées. Il n’y a jamais eu de répression systématique contre des populations civiles.