Le continent noir occupe dès le début de la création de l'Etat hébreu, une place privilégiée dans son agenda politique. Certains analystes font remonter à bien avant cette préoccupation israélienne de l'Afrique. C'est Théodor Hertzl qui a parlé en 1905 de l'importance d'entretenir des relations entre les juifs et l'Afrique. Il y avait aussi parmi ces plans l'idée d'édifier un foyer national juif en Ouganda pour contrôler le Bassin du Nil.
Une politique arabe faible et indifférente, notamment au cours de la dernière
décennie, a permis à l'Etat hébreu d'étendre son influence dans le continent et
d'en bénéficier économiquement et politiquement.
« Un pays ami », c'est ainsi qu'Israël se présente aux pays africains. Personne
ne peut nier que les relations entre l'Etat hébreu et le continent noir sont
aujourd'hui florissantes. Une coopération qui se déroule sur tous les plans et à
tous les niveaux.
L'indice le plus spectaculaire c'est le nombre de représentations diplomatiques
israéliennes en Afrique. Celui-ci a bondi de 6 missions en 1960 à 23 missions en
1961, pour atteindre 32 en 1972. Ce nombre a augmenté aussi après la signature
de Camp David et a atteint son comble après l'accord d'Oslo, pour devenir
aujourd'hui 46 pays africains, sur un total de 53 pays, entretenant des liens
diplomatiques avec Israël.
A savoir aussi que les missions diplomatiques israéliennes en Afrique
représentent 48 % des missions israéliennes dans le monde entier.
Entre 1973 et 1980, le commerce africain d'Israël a été multiplié par quatre en
valeur et une trentaine de pays africains commerçaient avec Israël. Les plus
notables étant le Nigeria, le Kenya, l'Ethiopie, la Tanzanie et la
Côte-d'Ivoire. A la place des ambassades fermées, des représentations
commerciales permettaient d'entretenir les relations.
Israël regagne du terrain
La tournée récente d'Avigdor Lieberman, le ministre des Affaires
étrangères, en Afrique a eu comme but de restaurer l'âge d'or de la coopération
israélo-africaine des premiers temps de l'indépendance africaine. Celui-ci est
accompagné d'une délégation d'hommes d'affaires, des investissements israéliens
dans les domaines de l'agriculture, de l'hydraulique, de l'énergie, du tourisme
et de la médecine.Mais tous ces efforts israéliens n'étaient pas du tout
gratuits. En fait, les richesses africaines suscitent la convoitise israélienne.
L'Afrique est le premier exportateur mondial d'or, de platine, de diamant, de
bauxite et de manganèse. Le second pour le cuivre et le pétrole brut. Elle est
en outre le premier producteur mondial de cacao, de thé, de tabac, le second
pour le sisal et le coton. L'échange commercial entre Israël et l'Afrique
atteint 1,7 milliard de dollars. C'est le secteur privé israélien qui modèle les
relations actuelles avec le continent, entre importateurs de diamants,
compagnies de sécurité plus ou moins liées au pouvoir et experts en tous genres.
Une dizaine de grandes sociétés israéliennes, comme Solel Bonet, Koor
Industries, Meïr Brothers et Agridno sont présentes dans l'économie africaine à
travers des investissements directs et des prêts consentis par la Bank Leumi et
la Japhet Bank. L'Afrique du Sud est le premier partenaire commercial d'Israël
sur le continent, avec des échanges en augmentation de plus de 500 % depuis la
fin de l'apartheid.
« Un pays ami », c'est ainsi qu'Israël se
présente aux pays africains...
Mais ce n'est pas seulement les richesses naturelles qui attirent Israël.
L'Afrique est aussi un bon marché d'armement pour Israël. Ce commerce des armes,
Israël le pratique toujours avec nombre de régimes africains, dont l'Ouganda et
le Ruanda. Israël a approvisionné aussi en armement des groupes de l'opposition.
Certains rapports sur le commerce d'armes israéliennes avaient, au début des
années 90, noté le chiffre de 800 000 dollars par an pour les seuls échanges
avec le ruanda, tandis que d'autres parlent de la somme de deux milliards
annuellement pour l'ensemble des pays africains. Sans oublier que ces échanges
ont permis aux gouvernements israéliens d'obtenir l'uranium nécessaire à la
fabrication des bombes atomiques et d'autres et, aussi, un espace
d'expérimentation des armes nucléaires dans le désert de Kalahari. De plus, les
voix africaines représentent aussi beaucoup d'importance pour l'Etat hébreu. Le
Nigeria, par exemple, qui vend beaucoup de pétrole à l'Etat hébreu et reçoit de
plus en plus d'ingénieurs israéliens, n'a pas voté la résolution des
Nations-Unies contre le mur de séparation en 2006, sous le régard ébahi des pays
arabes.
Il suffit de savoir que les échanges commerciaux entre les pays arabes et
l'Afrique atteint seulement 5 % de leur taux d'échanges avec le monde entier. Et
c'est exactement de ce point qu'Israël a commencé son jeu. Il est un ami qui
veut tendre la main aux pays africains qui souffrent de sécheresse, famine,
croissance de la dette et n'ont d'autre option que celle d'améliorer le
rapprochement avec Israël. « Sortir ces pays de la crise alimentaire et
économique comme argument du retour des relations diplomatiques entre eux », dit
Abdallah Abdel-Razeq, politologue à l'Institut des études africaines. L'Etat
hébreu présente une assistance technique dans le domaine agricole. Des dizaines
de centres d'enseignement israéliens se propagent partout en Afrique. A titre
d'exemples : le centre Le mont du Carmen, dans la ville de Haïfa, se consacre à
donner des cours aux femmes africaines dans le domaine du développement. Un
autre centre nommé L'étude de colonisation offre des entraînement dans les
recherches agricoles.
Malgré la persécution de bon nombre des africains vivant en Israel par le
gouvernement Netanyaou, un sentiment de déception face au monde arabe régne en
ce temps parmi les pays africains.
Source:nopanda.com