L'Égypte vient d’annoncer son intention de creuser un second canal le long du canal de Suez. Un investissement estimé à quatre milliards de dollars qui devrait favoriser les échanges commerciaux entre l’Europe et l’Asie tout en augmentant les recettes de l’État égyptien.
L’Égypte a annoncé ce mardi 5 août son intention de creuser un second canal
parallèle au canal de Suez, rapporte l’agence Reuters. D'une longueur totale de
72 kilomètres, cet ouvrage devrait nécessiter un investissement de quatre
milliards de dollars, a indiqué Mohab Mamich, le président de l’Autorité du
canal de Suez, lors d’une conférence de presse.
Les travaux comprendront "un creusement sur 35 km, et un autre creusement
d'expansion et d’approfondissement sur 37 km", ce qui laisse entendre que le
canal actuel, long de 163 km, pourrait être élargi, précise Reuters. Mohab
Mamich a indiqué que ces travaux "pourraient être achevés en cinq ans".
Investissement stratégique
Destiné à soutenir le développement du trafic et des échanges commerciaux
entre l’Europe et l’Asie, le nouvel ouvrage devrait aussi constituer une manne
financière supplémentaire : l’actuel canal de Suez, vieux de 145 ans, rapporte
cinq milliards de dollars annuels à l'État égyptien, précise Reuters. Des
recettes qui contrebalancent la baisse de la fréquentation touristique et des
investissements étrangers dans le pays depuis 2011.
Zone hautement stratégique, le site des travaux sera placé sous la
responsabilité de l’armée, a fait savoir le président Abdel Fattah Al Sissi :
"Le Sinaï a, pour une large part, un statut sensible. L’armée est à ce titre
responsable devant toute l'Égypte", a-t-il précisé, mettant en avant des
"raisons de sécurité", indique Reuters.
Expansion
Cet investissement est le principal volet d’un projet plus vaste
d’expansion du port et des installations commerciales de Suez, a fait savoir Le
Caire. Les autorités égyptiennes envisagent en effet depuis plusieurs années de
développer une zone de 76 000 km2 le long du canal pour soutenir "la croissance
du trafic et contribuer aux recettes de l’Etat", rapporte Reuters.