Du café au cacao en passant par le coton, le riz ou l'huile de palme, on produit enfin plus et mieux. Et pas seulement pour l'export.
Cacaoyère près de Kpalimé, dans la région
des Plateaux.
Le gouvernement poursuit son Projet d’appui au secteur agricole (Pasa)
2011-2016, dont l’investissement est de 75,5 millions de dollars (71 millions
d’euros) sur six ans, financés conjointement par l’État et, à hauteur de 37
millions de dollars, par ses partenaires multilatéraux, dont la Banque mondiale,
le Programme mondial pour l’agriculture et la sécurité alimentaire (GAFSP) et le
Programme d’intervention en réponse à la crise alimentaire mondiale (GFRP).
Malgré quelques tâtonnements, ce plan a permis d’augmenter les capacités
productives des principales filières agropastorales et halieutiques : riz, soja,
maïs, fruits, élevage et pêche pour les principaux produits vivriers, cacao,
café et coton pour ceux à l’export.
Un accent particulier a été mis sur les cultures de rente, à commencer par le
cacao. Le Togo en est un petit producteur comparé à son voisin ghanéen (deuxième
producteur mondial avec 850 000 tonnes par an), mais « grâce à la mise en œuvre
du Pasa, la récolte de cacao devrait atteindre 12 000 t pour la saison 2014-2015
[contre 7 500 t en 2008] », souligne Enselme Gouthon, le secrétaire général du
Comité de coordination pour les filières café et cacao. « Nous visons 18 000 t
pour la prochaine campagne, ajoute-til, et comptons parvenir à 30 000 t à
l’horizon 2018. » Les producteurs reçoivent sous forme de subvention des
produits phyto-sanitaires, de l’engrais et de nouvelles variétés de plants, qui
leur permettent de produire 1 t à l’hectare, contre 300 kg auparavant. La
récolte de café devrait pour sa part atteindre 11 000 t à la fin de la saison,
contre 5 000 t avant le lancement du Pasa.
Désormais, l’objectif est de franchir le cap des 35 000 t d’ici trois ans. Quant
à la campagne cotonnière 2014-2015, elle a permis de récolter 113 000 t de
coton-graine, contre 77 850 t en 2013-2014, soit une hausse de 45 %. Et même si
le rendement à l’hectare reste faible – ce qui est en passe d’être corrigé,
assure le ministère de l’Agriculture -, la filière vise une production de 200
000 t d’ici à 2020.
Côté production vivrière, étant donné que le pays importe environ 18 000 t
d’huile de palme par an, l’État encourage la plantation de palmeraies
industrielles. Financés par le groupe mauricien Kalyan Agrovet Investments,
quelque 52 000 palmiers sont en train d’être plantés à Agou (Sud-Ouest, dans la
région des Plateaux) sur une superficie de 250 ha, qui sera étendue à 1 000 ha
d’ici à la fin de 2016. L’investissement de Kalyan, estimé à 65 millions de
dollars, comprend aussi la construction d’une usine d’une capacité de production
de 24 000 t d’huile par an d’ici à 2022. Assez pour couvrir la consommation
locale et exporter un peu. En plus de la plantation de Kalyan, une superficie
additionnelle de 5 000 ha sera mise en valeur par de petits exploitants locaux
sous contrat avec l’unité principale, dont la production alimentera aussi
l’usine.