L'ancien responsable militaire rwandais Laurent Serubuga avait été interpellé en juillet dans le Nord. Le Rwanda souhaite le juger pour crimes génocidaires.
La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Douai (Nord) doit rendre jeudi son avis sur la demande d'extradition d'un ancien responsable militaire rwandais, Laurent Serubuga, interpellé en juillet dans le Nord, que le Rwanda souhaite juger pour crimes génocidaires. Le parquet général avait requis le 13 août un avis favorable à l'extradition du colonel Serubuga, ancien chef d'état-major adjoint de l'armée rwandaise au moment du génocide de 1994, qui avait fait plus de 800 000 morts, en immense majorité des membres de la minorité tutsi, selon l'ONU.
Arrivé en France en 1998, Laurent Serubuga, septuagénaire atteint d'un cancer de la prostate, selon son avocat, vivait d'allocations pour personne âgée dans un foyer d'immigrés, lorsqu'il a été arrêté le 11 juillet près de Cambrai, en vertu d'un mandat d'arrêt international pour génocide émis par le Rwanda. Il fit partie d'un groupe de 11 officiers - les "Camarades du 5 juillet 1973" - qui aidèrent le général major Juvénal Habyarimana à renverser le président Grégoire Kayibanda, au pouvoir depuis l'indépendance du pays en 1962. Ayant occupé quelques années plus tard les fonctions de chef d'état-major adjoint de l'armée rwandaise, Laurent Serubuga avait été poussé à la retraite en juin 1992.
Garantir les droits de la défense
Pour son avocat, Me Thierry Massis, la demande d'extradition est "infondée et arbitraire", alors que son client était "à la retraite" lors du génocide et qu'il n'y a "aucune preuve" qu'il ait commis les faits dont on l'accuse. M. Serubuga "était en forte activité pendant tout le génocide. Il avait été rappelé avec un autre colonel pour s'occuper de la sécurité civile pendant le génocide", (...) 20131209 LeMonde.fr
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