Le gouvernement burundais est interpellé vivement à ratifier rapidement la convention internationale contre les disparitions forcées adoptée par l'Assemblée Générale de l'Organisation des Nations Unies
Me Niyongere, qui s'exprimait à l'ouverture d'un atelier de plaidoyer pour la ratification de cette convention par le Burundi, a invité les Organisations de la Société Civile (OSC), le gouvernement et le parlement, à insérer dans leurs programmes la problématique des disparitions forcées au Burundi.
« Le Burundi a signée cette convention le 6 février 2007, mais ne l'a toujours pas ratifiée, d'où l'impossibilité de sa mise en oeuvre », a dit Me Niyongere.
Me Niyongere a précisé que lors du premier ''Examen Période Universel''(EPU) en 2008 devant le comité international de lutte contre la torture à Genève, le Burundi avait accepté de mettre en oeuvre la recommandation portant ratification de cette convention.
La pertinence de ce plaidoyer est évidente, a poursuivi Me Niyongere parce que le Burundi a connu des guerres civiles cycliques ponctuées par des brèves accalmies de 1965 à 2008. Ces crises ont été marquées notamment par des disparitions forcées en milieu carcéral et ailleurs, a-t-il fait remarquer.
La ratification de la convention par le Burundi, a-t-il ajouté, devrait être accompagnée par l'acceptation de la compétence du comité international contre les disparitions forcées pour recevoir des communications interétatiques et individuelles.
La ratification de cette convention par le pays, a-t-il souligné, permettrait à ce que celle-ci soit intégrée dans l' arsenal juridique burundais pour prévenir d'autres disparitions forcées présentement et au futur.
L'acte de ratification ouvrirait ainsi la porte à l'éradication de crime au Burundi, a-t-il insisté. En effet, a-t-il affirmé, les Etats qui ratifient la convention, s'engagent à mener des enquêtes pour localiser la personne disparue, à poursuivre les responsables et à garantir des réparations pour les survivants et leurs familles.
Il a émis le voeu que la question des disparitions forcée bénéficie de la priorité dans le processus de mise en place de la commission vérité/réconciliation (CVR) au Burundi.
Selon Mme Janine Nahigombeye, consultant travaillant pour le compte de l'ONG hollandaise « Impunity Watch », au cours des guerres civiles burundaises d'avril à juillet 1972 et d'octobre 1993 à mai 2008, certaines informations diffusées par voie de presse mais non conformées par des sources indépendantes, font état de 500 mille personnes qui auraient été victimes des disparitions forcées.
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