L'armée égyptienne a pénétré de force, lundi 16 septembre, dans une ville du centre du pays, Delga, tenue par des partisans du président déchu Mohamed Morsi.



À l'aube, des militaires et des policiers ont lancé l'assaut sur la ville de Delga, dans la province de Minya et fouillé chaque maison pour arrêter des militants favorables à l'ex-président Mohamed Morsi, ont affirmé des responsables de la sécurité. Tenant la ville depuis un mois, ces islamistes armés sont notamment accusés de menacer la sécurité des chrétiens coptes, très présents dans la région. Plusieurs églises y ont d'ailleurs été incendiées depuis la chute de Morsi, le 3 juillet dernier.

Les 32 entrées de Delga, ville de 120 000 habitants ont été fermées à toutes personnes voulant entrer ou sortir et un couvre-feu diurne a été imposé, rapporte l'agence de presse gouvernementale Mena. Dans l'après-midi, 56 personnes avaient été arrêtées et des armes saisies, selon une source officielle.

Pays divisé

Mohamed Morsi, bien qu'élu démocratiquement, a été renversé par l'armée après des manifestations qui avaient réuni des millions d'égyptiens. Depuis, le pays est divisé entre partisans du président déchu et sympathisants de l'armée. Un gouvernement intérimaire a été nommé par les militaires, chargé de réécrire une Constitution et d'organiser des élections législatives et présidentielle en 2014.

Mais depuis août, les militaires ont lancé une campagne de répression des militants pro-Morsi et surtout de la confrérie islamiste dont l'ancien président est issu, les Frères Musulmans. Au moins un millier de personnes ont été tuées à la mi-août lors de la dispersion de manifestations en faveur de de l'ancien président.

Celui-ci et la quasi-totalité des dirigeants des Frères Musulmans ont été arrêtés et sont jugés, notamment pour incitation au meurtre lors de manifestations d'opposants à l'époque où ils étaient au pouvoir.