Burkina Faso : le commissariat et le gouvernorat saccagés et incendiés à Ouahigouya
le 10/03/2011 15:55:01
Burkina Faso

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Xinhua
OUAGADOUGOU, 9 mars (Xinhua) -- Des édifices publics dont le gouvernorat de la région du Nord, la résidence du gouverneur, ainsi que le commissariat de police ont fait les frais, mercredi à Ouahigouya (230 km au Nord de Ouagadougou), de la colère des élèves qui continuent de demander justice et vérité pour leur camarade décédé des suites de sévices corporels dans un commissariat de police.

Ces violences interviennent après l'appel au calme du gouvernement et son engagement à faire la lumière sur la mort de l'élève Justin Zongo.

Ces jeunes qui réclament justice et vérité pour Justin Zongo, un élève de la classe de 3e décédé suite à de mauvais traitements dans un commissariat de police à Koudougou (100 km à l'Ouest de Ouagadougou), ont également saccagés la mairie, les sièges du Conseil régional, de l'Association des municipalités du Burkina (AMBF), la direction régionale de la douane.

Convaincus que leur camarade est mort des suites de mauvais traitements, les élèves se sont par ailleurs pris au siège du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP-pouvoir) et les domiciles des hommes politiques de la région où tout a été détruit à leur passage.

Des manifestations ont été aussi signalées mercredi à Pô, Boussé, Zorgho, Fada NGourma, Diébougou, Bogandé et Tougan où la plupart des commissariats de police ont été saccagés et incendiés par les manifestants.

Face à cette situation, le père de Justin Zongo a lancé un appel au calme et à une reprise des cours à la radio nationale afin de permettre à la justice d'avoir les mains libres pour faire la lumière sur cette affaire.

Le communiqué officiel émanant du gouvernement dont est partie la contestation indique que l'élève serait mort des suites de "la méningite" alors que les manifestants trouvent que leur camarade est mort des suites de sévices corporels. C'est pourquoi d'ailleurs, ils s'en prennent principalement aux policiers et aux commissariats de toutes les villes du pays.

Après les commissariats de police de Koudougou, Réo (Centre Ouest) et Léo (Sud) les 22 et 23 février derniers, ce fut le tour de ceux de Koupèla, Pouytenga et Dori (extrême Nord), le lundi 7 mars 2011 qui ont vu leurs archives parties en fumée.

Face à la détérioration du climat, le gouvernement a pris des mesures pour calmer les élèves pour une reprise des cours qui ont été suspendus pendant une dizaine de jours. Il s'agit de l'arrestation des policiers impliqués dans les coups et blessures, du limogeage du gouverneur du Centre-Ouest, de l'encasernement des forces de l'ordre.

Au regard de la destruction des édifices publics, le gouvernement, dans une déclaration, a haussé le ton en rappelant que dans un Etat de droit, les manifestations sont autorisées si elles respectent les dispositions de la loi.

Ce même communiqué assure que "le gouvernement prendra ses responsabilités pour que cessent ces agissements contraires aux règles qu'impose l'Etat de droit à chaque citoyen".

Ces nouvelles manifestations interviennent alors que le gouvernement a fait rouvrir les classes dont les cours étaient suspendus pendant une dizaine de jours suite aux violences qui ont secoué la ville de Koudougou fin février après la mort suspecte de Justin Zongo.

Ces troubles, rappelle-t-on, ont fait six morts (dont trois élèves, un étudiant et un policier) et des blessés graves parmi les manifestants et les forces de l'ordre.

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