Kenya : les forces de sécurité ratissent le centre commercial
le 25/09/2013 12:25:27
Kenya

Les forces kényanes de sécurité poursuivent leurs opérations mardi dans le centre commercial où 62 personnes ont été tuées depuis samedi, après que d'autres rebelles armés ont été tués en ce quatrième jour de siège.

"Les forces de sécurité ont tué six attaquants", a rapporté la chaîne kényane Citizen TV sans préciser la source de cette information. Les Forces de défense kényanes ont déclaré lundi que trois terroristes ont été tués et d'autres blessés.

Le gouvernement a déclaré plus tôt qu'il y avait 10 à 15 hommes armés à l'intérieur du centre commercial où 62 personnes ont été tuées et 175 autres blessées. Il s'agit de l'attaque la plus sanglante depuis l'attentat contre l'ambassade américaine à Nairobi qui a tué plus de 200 personnes.

Al-Chebaab, groupe terroriste somalien affilié à Al-Qaïda, a revendiqué cet attentat qui sert de vengeance pour l'incursion transfrontalière lancée par les soldats kényans en octobre 2011.

Les dernières fusillades et explosions dans la matinée ont rompu le silence qui régnait depuis des heures et qui laissait croire à une fin du siège. On pouvait encore entendre des tirs sporadiques dans l'après-midi, sans pouvoir déterminer leur source.

Le ministère de l'Intérieur a déclaré plus tôt : "Nous pensons que tous les otages ont été libérés".

"Nous sommes dans les dernières phases de l'opération de sécurité à Westgate et nous vous demandons à tous d'être patients et nous vous informerons en temps voulu", a déclaré l'inspecteur général de la police, David Kimaiyo, promettant que les soldats continueront à neutraliser la menace terroriste.

Les agents de sécurité kényans participant à la mission de sauvetage ont déclaré à Xinhua que les Forces de défense kényanes (KDF) se battaient toujours contre les islamistes extrémistes.

"Nous sommes toujours au centre commercial. Nous ne sommes pas partis comme certains médias l'ont dit. Comme vous pouvez entendre, il y a encore des tirs sporadiques et de fortes explosions en provenance du centre commercial", a déclaré l'officiel à Xinhua par téléphone depuis le lieu du siège.

Cependant, le chef des KDF, le général Julius Karangi, a apporté de mauvaises nouvelles. Il a confirmé que trois soldats avaient succombé à leurs blessures, et a indiqué que 8 autres étaient blessés et toujours hospitalisés.

"La nature complexe et délicate de l'opération de secours du siège du centre commercial de Westgate demande une prudence extrême afin d'assurer la sûreté et la sécurité des otages", a déclaré M. Karangi dans un communiqué publié par le porte-parole des KDF, le colonel Cyrus Oguna.

M. Karangi a ajouté que les soldats appréhendaient cette mission avec beaucoup de professionnalisme.

Le groupe militant shebab a annoncé via son compte Twitter que ses combattants sont encore en vie et "poursuivent leur mission" à l'intérieur du centre commercial assiégé.

Le secrétaire du Cabinet kenyan pour les Affaires étrangères et le commerce international Amina Mohamed a précisé que "deux ou trois ressortissant américains et un Britannique" étaient parmi les assaillants qui ont effectué la fusillade de samedi et ont continué le bras de fer avec les forces de sécurité pour le quatrième jour.

Mohamed a dit à l'émission NewsHour de la chaîne américaine PBS que ces Américains étaient âgés de 18 à 19 ans et d'origine somalienne ou arabe et ont vécu a Minnesota et dans une autre ville aux Etats-Unis.

Le FBI enquête sur les rapports que certains Américains qui ont rejoint les insurgés somaliens ont été impliqués dans l'attaque du centre commercial.

Le président américain Barack Obama a affirmé qu'il a parlé directement avec le président kenyan Uhuru Kenyatta, et fournira toute assistance dont le Kenya a besoin pour appliquer la loi et a exprimé sa confiance que Nairobi va reconstruire.

Le président kenyan Uhuru Kenyatta va s'adresser à la nation mardi.

L'attaque a porté un nouveau coup dur au Kenya, où le tourisme est un pilier de l'industrie, qui est déjà cabossé par une augmentation de l'insurrection après l'intervention militaire du Kenya en Somalie.

M. Kenyatta a exhorté les gouvernements des pays riches a ne pas émettre des avertissements à leurs citoyens contre une visite au Kenya car cela nuirait au tourisme et à l'économie du pays.

Les gens se rassemblent et attendent avec impatience de bonnes nouvelles sortant du centre commercial qui était autrefois un lieu pour faire des emplettes, de plaisir et d'amitié et de regroupement familial.

Céphas, un gardien de l'entreprise Securex, qui travaille dans un chantier de construction à environ 500 mètres du centre commercial, a été profondément attristé que son collègue qui était de service au centre commercial a été tué par les hommes armés.

Il a déclaré que les citoyens kenyans et les touristes sont tellement choqués par l'attaque. "Nous avons peur de faire des emplettes dans les grands centres commerciaux", a-t-il affirmé, ajoutant l'attaque nuirait à l'économie du pays.

Un homme nommé Paul qui travaille pour un restaurant chinois depuis six ans a dit que l'attaque a créé un "énorme problème". " Les gens deviendront soupçonneux et trop peur d'aller dans les centres commerciaux et les supermarchés. «Parce que vous ne saurez jamais s'il ya des terroristes autour de vous", a-t-il dit.

Le Kenya a renforcé la sécurité le long des frontières entre le Kenya et l'Ethiopie et entre le Kenya et la Somalie pour empêcher les insurgés de pays voisins d'entrer dans le pays et de lancer des incursions, a expliqué le secrétaire du Cabinet chargé de la sécurité intérieure, Joseph Ole Lenku.

Il a déclaré que les agences de sécurité dans les régions ont été ordonné d'intensifier leur sécurité, de vérifier et de boquer les entrées et sorties des personnes du pays après l'attaque.

Tous les grands hôtels, les restaurants, les bars et les conducteurs de véhicules de service public (PSV) à travers le pays ont été ordonné d'améliorer leur sécurité en examinant leurs arrangements de sécurité qui comprennent le dépistage des visiteurs.

Le gouvernement kenyan a déclaré lundi qu'ils ont arrêté "un nombre de personnes" pour interrogatoire à l'aéroport international Jomo Kenyatta du Kenya. Les personnes dont les identités n'ont pas été divulguées, ont été arrêtées à l'aéroport, en route pour la Turquie, a déclaré le secrétaire principal du ministère de l'Intérieur Mutue Iringo à Xinhua sans révéler si les suspects étaient des terroristes ou avaient des liens avec l'attaque terroriste au centre commercial.


Xinhua
20130925

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