Burkina Faso : les Cours et tribunaux font leur rentrée solennelle 2013-2014
le 02/10/2013 13:19:57
Burkina Faso

L'audience solennelle de la rentrée judiciaire 2013-2014 des Cours et Tribunaux du Burkina Faso a eu lieu, mardi à Ouagadougou, sous la présidence de Blaise Compaoré, président du Conseil supérieur de la magistrature (CSM).

Placée sous le thème « Le juge au sens de l'article 124 de la Constitution », cette rentrée a été riche en réquisitions rappelant au juge l'importance de sa place dans la société en tant que baromètre de la démocratie.

De son analyse de l'article 124 de la loi fondamentale, le Bâtonnier de l'Ordre des Avocats du Burkina, Me Mamadou Traoré a relevé que la justice est un pouvoir au même titre que l'exécutif et le législatif et non une autorité.

« Le pouvoir judiciaire est au coeur de l'Etat de droit et il constitue le thermomètre de la démocratie. Cependant force est de constater la méfiance naturelle du pouvoir politique à l'égard de celui judiciaire », a fait remarquer le Bâtonnier.

Me Traoré a indiqué qu'aujourd'hui à tort ou à raison, la justice burkinabé est créditée de plusieurs maux et se trouve quotidiennement et violemment pris à partie, soupçonné de partialité, de corruption et de négligence.« Cette situation conduit certains citoyens à une justice de rue, privée, inacceptable et intolérante », a prévenu Me Traoré, ajoutant que le pouvoir judiciaire est incompatible avec la corruption et que le juge doit être indépendant du politique, être au-dessus de tout reproche et être transparent.

Le ministre en charge de la Justice, Dramane Yaméogo, pour sa part, a souligné que la dévolution du pouvoir judiciaire au juge lui impose l'obligation d'assumer les actes qu'il accomplit dans l' exercice de ses fonctions.« Cette responsabilité revêt une importance capitale en ce sens qu'il bénéficie d'une présomption d' intégrité, de dignité et de loyauté vis-à-vis du peuple », a fait remarquer M. Yaméogo.

Selon lui, le jugement négatif que porte la population sur le juge ne concerne qu'une infime partie des magistrats. « Si le juge est si mal compris aujourd'hui, cela tient vraisemblablement au fait que, soit les décisions qu'il aura rendues ne correspondent, ni en droit, ni en fait, aux attentes légitimes des citoyens, conscients que leurs droits n'ont pas été respectés », a-t-il dit.

Soulignant que la justice doit être l'affaire de tous, le président de la Cour des comptes, Noumoutié Herbert Traoré a appelé les juges à exercer leur métier tout en ayant à coeur d' accomplir leur devoir qui est celui de rendre justice.

Selon lui, le juge doit inspirer confiance et être pour chacun des citoyens, un recours. « L'institution judiciaire doit être un mémoire fidèle de notre société et elle doit retrouver son rang », a-t-il conclu.

Après avoir souhaité bonne rentrée judiciaire à tous les juges du Burkina et à tous les justiciables, le président du Faso, Blaise Compaoré a qualifié cette rentrée judiciaire de « séance éducative », au vu des interventions.

Selon le président Blaise Compaoré, il faut donner à la justice, les conditions humaines, de travail, de résultats, et assurer son efficacité, son impartialité, son indépendance, ainsi que son accessibilité par les justiciables.

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