Arrivé mardi à Dakar pour une visite de 48 heures, Jacob Zuma a salué le "rôle pivot joué par le Sénégal" pendant la lutte contre le régime de l'apartheid en Afrique du Sud.
"Nous (Sud-Africains), nous nous sentons chez nous dans ce pays parce que l'Afrique du Sud et le Sénégal ont des liens étroits et historiques de solidarité qui remontent à la période de nos luttes pour la liberté et l'indépendance", a déclaré Jacob Zuma qui a entamé, le 1e octobre, sa visite officielle à Dakar. Une première pour un chef d'État sud-africain.
"Nous reconnaissons le rôle pivot joué par le Sénégal dans la lutte de libération de l'Afrique du Sud pendant les jours sombres de l'apartheid", a-t-il ajouté dans un discours prononcé en présence de son homologue sénégalais, Macky Sall. Jacob Zuma a affirmé que son pays n'avait "pas oublié le rôle important joué par le premier président du Sénégal, Léopold Sédar Senghor, et le peuple du Sénégal dans la lutte contre le colonialisme et l'apartheid".
Coopération bilatérale
À l'occasion de cette visite à Dakar, qui s'achèvera mercredi, l'Afrique du Sud et le Sénégal ont signé un protocole d'accord et un accord de coopération dans les secteurs de l'agriculture, des arts et de la culture. Mais le président Zuma a estimé que la coopération bilatérale pouvait être renforcée de façon "considérable" dans de nombreux autres secteurs, citant notamment l'énergie, la sécurité, les mines.
"Nos deux pays partagent également des traditions démocratiques fortes et continueront à coopérer pour promouvoir la démocratie, la bonne gouvernance et les droits de l'homme sur notre continent et dans le monde", a annoncé le président sud-africain.
Réforme du Conseil de sécurité au menu
Les deux chefs d'État ont également discuté de la réforme du Conseil de sécurité de l'ONU, sujet sur lequel leurs points de vue sont partagés, a indiqué, pour sa part, Macky Sall, au cours d'une conférence de presse.
Les pays en développement réclament une réforme du Conseil qui n'accorde un droit de veto sur les résolutions qu'à ses cinq membres permanents : États-Unis, Grande-Bretagne, France, Russie et Chine.
"Nous nous battons sérieusement aujourd'hui pour changer la situation", qui est "une situation inacceptable, parce que lorsque les Nations unies se sont constituées (...), aucun pays africain n'était indépendant en dehors du Liberia", a déclaré le président sénégalais. Et d'ajouter : "Aujourd'hui, nous (les Africains) représentons près d'un milliard de personnes, 54 États. Il n'est pas normal que l'Afrique soit absente du Conseil de sécurité de l'ONU comme membre permanent avec droit de veto."
De la même manière, dans les institutions financières internationales, "il faut que la voix de l'Afrique soit prise en compte", a-t-il martelé.
Au dernier jour de sa visite au Sénégal, mercredi, le président sud-africain visitera Gorée, au large de Dakar, île mémoire de la traite transatlantique. Et le lendemain, des hommes d'affaires des deux pays se rencontreront au cours d'un forum économique à Dakar.
Xinhua 20131002
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