Selon des sources proches du chef du gouvernement marocain, le dernier round des concertations pour la formation d'une nouvelle majorité reprendra lundi

Pour pallier le retrait du parti de l'Istiqlal (PI) et éviter des élections anticipées, le chef du gouvernement marocain et le président du Rassemblement national des indépendants (RNI) sont parvenus à régler plusieurs points de divergence concernant les portefeuilles ministériels qui iront au parti libéral. A rappeler que le RNI remplace le PI qui s'est retiré du gouvernement.

Dans une déclaration au journal marocain arabophone "Al Ahdath Al Maghribia", le chef du gouvernement du Maroc, Abdelilah Benkirane, a indiqué que la nouvelle coalition gouvernementale serait proclamée très prochainement.

Des sources du Parti de la justice et développement (PJD, au pouvoir) indiquent que le secrétaire général du parti pourrait attribuer à Aziz Akhennouch, le ministère marocain de l'Economie et des Finances, dont il assure l'intérim, tandis que Salaheddine Mezouar, président du RNI, pourrait être nommé à la tête d'un département qui ne serait pas de moindre importance. Du coup, tous les ministres PJD devraient rester en fonction, à leurs postes actuels. Dans ce sens, le journal marocain arabophone "Al Khabar" a indiqué qu'après deux mois de tractations, A. Benkirane et S. Mezouar ont tranché sur la composition de la nouvelle majorité, ainsi que sur le portefeuille des Finances que devrait conserver A. Akhennouch.

Une source du RNI avait annoncé que certains départements allaient être scindés pour donner naissance à d'autres ministères. Selon le quotidien marocain arabophone "Assabah", les ministères suivants seraient libérés par les istiqlaliens démissionnaires: le ministère de l'Économie et des Finances, le ministère des Énergies et des Mines, le ministère de l'Artisanat, le ministère délégué aux Affaires étrangères et à la Coopération, le ministère délégué à la Communauté des Marocains du Monde. A noter que l'istiqlalien Mohamed El Ouafa, actuel ministre de l'Education nationale, radié du PI pour avoir refusé de démissionner du gouvernement, serait maintenu à son poste en tant que ministre indépendant de tout parti.

Dans un communiqué, le RNI a fait état d'un consensus global relatif à tous les aspects liés à la formation du gouvernement Benkirane II. Le communiqué du bureau politique du parti précise que le RNI "a rempli tous ses engagements vis-à-vis du conseil national et du chef du gouvernement au sujet de la formation de la nouvelle majorité gouvernementale, et ce "dans un climat empreint de responsabilité et d'objectivité, et de ce fait il a été parvenu à un consensus global à ce sujet". Cet éclairage fait suite à la publication par un journal local d'un article prétendant que les tractations pour la formation d'une nouvelle coalition sont reparties à zéro après l'application du système d'indexation partielle de certains produits pétroliers, qui a provoqué la hausse des prix des carburants. Par ailleurs, le bureau politique du RNI a estimé que le recours au système d'indexation est "un cas qui vient s'ajouter à l'augmentation des prix des carburants de l'année dernière, ce qui démontre l'absence d'un plan global pour la réforme de la Caisse de compensation". Les deux mesures touchent l'ensemble des couches sociales sans distinction, en l'absence de dispositifs pour préserver le pouvoir d'achat des catégories sociales pauvres et de la classe moyenne, ajoute le communiqué.

En attendant la formation du nouveau gouvernement, le PI et l'USFP (Union socialiste des forces populaires-opposition) se pressent déjà pour déposer une motion de censure contre le gouvernement. Des contacts sont en cours entre les deux formations politiques pour déposer une motion de censure contre le gouvernement lors la prochaine rentrée législative, prévue ce deuxième vendredi d'octobre.


Xinhua
20131007