Tunisie : démarrage de la séance préparatoire du dialogue national
le 08/10/2013 14:05:11
Tunisie

La première séance préparatoire du dialogue national a démarré lundi regroupant le quartet de médiation (centrales syndicale et patronale, Ordre des avocats et Ligue des droits de l'Homme) et les partis politiques

"Cette première séance préparatoire du dialogue national sera dédiée à la mise en place d'un agenda comportant les formalités relatives au déroulement des différentes assises et les questions à débattre et sera limitée exclusivement aux partis ayant signé la feuille de route proposée par le quartet parrainant le dialogue national et signée samedi par une vingtaine de partis", a confié au correspondant de Xinhua le président de la Ligue des droits de l'Homme, Abdessatar Ben Moussa.

D'après lui, "les partis n'ayant pas signé la feuille de route ne sont pas concernés par le dialogue national en attendant qu'ils reviennent sur leur décision".

Trois partis n'ont pas signé la feuille de route entre autres le Congrès pour la République (CPR), parti présidentiel et membre de la Troïka (coalition tripartite au pouvoir) conduite par le parti islamiste Ennahdha (Renaissance) qui a signé l'initiative en question.

"Aucune partie ne pourrait exclure le Congrès pour la République de la table du dialogue", a averti lundi le secrétaire général du CPR Imed Daïmi insistant que son parti "ne s'appliquera guère à la politique provocatrice procédée par les parrains du dialogue national envers les partis de la Troïka".

Sur un autre plan, le conseil de la "Choura" (parlement interne) d'Ennahdha - réuni samedi et dimanche passés - a annoncé valorisé le recours des différents partis au consensus autour de la table du dialogue national afin de trouver une issue à la crise politique et socioéconomique déclenchée depuis février 2013.

Bien que le leader du parti islamiste majoritaire, Rached Ghanouchi, ait signé en personne le document officiel de l'initiative, le conseil de la Choura a insisté qu'Ennahdha a accepté de signer l'initiative des "parrains" en tant que plateforme pour le démarrage du dialogue national tout en appelant à une "trêve sociale" susceptible de favoriser la stabilité du pays et garantir les meilleures conditions pour dialoguer.

La position du conseil de la Choura a été critiquée par certains partis de l'opposition dont le Parti républicain dont la secrétaire générale, Maya Jéribi, a annoncé le refus de faire partie du dialogue national "si Ennahdha n'avalise pas officiellement la démission de l'actuel gouvernement qu'elle (Ennahdha) dirige", a-t-elle réagi.

"Publié dimanche, a-t-elle commenté, le communiqué du conseil de la Choura d'Ennahdha se veut autant contradictoire à la signature par Rached Ghanouchi de l'initiative du quartet qu'un retour au point de départ".

En appelant le gouvernement (actuel) à poursuivre sa mission jusqu'au parachèvement des travaux constituants, le conseil de la Choura "tourne le dos" à la signature de l'initiative par conséquent refuser son contenu, toujours selon Mme Jéribi.

Du côté de la centrale syndicale (Union générale tunisienne du travail, UGTT) qui conduit le quartet parrainant le dialogue, son secrétaire général adjoint Bouali Mbarki estime que "la position du conseil de la Choura d'Ennahdha demeure une affaire interne d'Ennahdha qui ne nous concerne pas" d'autant plus qu'elle "est destinée à ses structures internes".

Affirmant qu'Ennahdha avait déjà exprimé sa disposition à faire partie du dialogue national, M. Mbarki a tenu à préciser que le parti islamiste majoritaire au pouvoir "est ainsi engagée à respecter la feuille de route".

Une feuille de route qui exige l'engagement de l'actuel gouvernement à démissionner lors de la première séance effective du dialogue et aura trois semaines de gestion des affaires courantes le temps de désigner un nouveau cabinet restreint, indépendant, apolitique et interdit à se porter candidat aux prochaines élections.

Xinhua
20131008

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