20110314 Xinhua ABIDJAN, 14 mars (Xinhua) -- La capitale économique ivoirienne Abidjan s'est réveillée lundi sous une pluie de tirs à l'arme automatique dans plusieurs quartiers de la commune de Yopougon, majoritairement favorable au président sortant Laurent Gbagbo qui refuse de céder le pouvoir à son rival Alassane Ouattara reconnu vainqueur de l'élection du 28 novembre dernier par la quasi-totalité de la communauté internationale.
Les tirs qui ont crépité pendant une dizaine de minutes peu après 9h (locale et GMT) provenaient du secteur Port-Bouet 2, présenté comme un nid de partisans d'Alassane Ouattara.
Un hélicoptère survolait le quartier et les populations riveraines de Port-Bouet 2 fuyaient dans tous les sens dans une panique générale.
Des tirs sporadiques se sont poursuivis après 10 h.
Le transport intercommunal a été interrompu, les commerces et services ont fermé et un calme de cimetière régnait dans la moitié nord de la commune de Yopougon où les communications téléphoniques sur mobile étaient pratiquement impossibles.
Tôt le matin, aux environs de 6h (locale et GMT), des tirs à l'arme lourde ont été entendus par des témoins autour de la résidence du chef d'état-major des Forces de défense et de sécurité, le général Philippe Mangou à Andokoi (nord, commune de Yopougon).
Les témoins font état de l'irruption d'un "groupe armé en treillis" dans le périmètre où habite le général Mangou.
Des soldats postés en permanence autour de la résidence ont riposté, donnant lieu à un échange nourri de coups de feux.
Ces affrontements éparpillés interviennent après une offensive samedi des FDS sur les positions tenues par les insurgés armés soutenant Alassane Ouattara dans le quartier d'Abobo.
Les combats auraient fait une dizaine de morts.
Malgré l'appui des hélicoptères et des blindés, les hommes du général Mangou n'avaient pu venir à bout des insurgés qui ont même avancé, selon des sources concordantes, occupant désormais le quartier de Plateau-Dokui (sud d'Abobo), frontalier à la commune huppée de Cocody, et s'ouvrant la voie vers la commune d'Adjamé (centre), un bastion d'Alassane Ouattara.
Les affrontements font suite à la reconnaissance par l'Union africaine (UA) de la victoire d'Alassane Ouattara et l'injonction à M. Gbagbo de céder le pouvoir au président élu.
Le camp du président sortant a jugé cette décision "inacceptable".
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