Le président mozambicain Armando Guebuza a déclaré mardi que les attaques du principal parti d'opposition, la Renamo, avaient forcé les forces armées à réagir en légitime défense.
Ces propos du président font suite à l'attaque menée lundi par l'armée mozambicaine contre l'ex-camp de brousse du mouvement rebelle dans la région montagneuse de Satungira, qu'elle encerclait depuis deux jours, attaque qui a forcé le dirigeant de la Renamo Alfonso Dhlakama à évacuer sa résidence sur place où il vivait depuis plus d'un an.
Le porte-parole de la Renamo, Fernando Mazanga, a déclaré lundi soir dans un communiqué que l'attaque de l'armée signifiait l'annulation de l'accord de paix conclu avec le gouvernement il y a 21 ans à Rome pour mettre fin à 16 ans de guerre civile. Cette déclaration a soulevé des craintes sur la sécurité et la stabilité du pays.
S'exprimant lors d'un rassemblement à Mucheve dans la province de Sofala, un bastion de la Renamo dans le centre du pays, M. Guebuza a attribué au mouvement rebelle les affrontements récents dans et autour de Satunjira, a rapporté mardi l'agence de presse du Mozambique, AIM.
M. Guebuza a déclaré au public que « depuis quelques temps maintenant, les hommes de la Renamo mènent des escarmouches contre les soldats des FADM (forces armées du pays), ils ouvrent le feu, obligeant les troupes à répondre avec leurs propres moyens de défenses".
Toutefois, il a insisté sur le fait que le dialogue entre le gouvernement et la Renamo se poursuivait. Le moment « n'est pas approprié pour les inimitiés, car le grand perdant dans cette affaire est le peuple mozambicain », a ajouté M. Guebuza.
« Ce n'est pas le moment de se demander qui a raison et qui a tort », selon M. Guebuza. « Si quelqu'un pense être dans son bon droit, qu'il vienne soutenir sa position à la table du dialogue », a déclaré le président.
Le porte-parole de M. Guebuza, Edson Macuacua, a déclaré aux journalistes que l'armée « réagira de la manière la plus efficace possible » si elle est attaquée. Il a insisté sur le fait qu'il était du devoir de l'armée de garantir la sécurité de ses citoyens et de l'État démocratique, et qu'elle continuerait de le faire.
M. Macuacua a souligné que M. Guebuza n'avait « jamais déclaré la guerre », comme le clament les portes-paroles de la Renamo, et qu'il était toujours disposé à rencontrer M. Dhlakama face à face.
Toutefois, le sort du dirigeant d'opposition reste inconnu. Certaines pensent qu'il se serait enfui vers la montagne de Gorongosa.
Par ailleurs, une escorte militaire renforcée a été positionnée sur la principale autoroute nord-sud, pour protéger les véhicules empruntant le tronçon de 100 km entre la rivière Save et la petite ville de Muxungue, où la Renamo a lancé plusieurs attaques en juin. Xinhua 20131023
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