Afrique : des jeunes maintiennent la manifestation du 20 mars
le 14/03/2011 20:23:46
Afrique

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Xinhua
RABAT, 13 mars (Xinhua) -- La mobilisation des jeunes marocains du mouvement Jeunesse du Facebook continue.

Ces derniers maintiennent l'organisation d'une grande manifestation le 20 mars prochain dans plusieurs villes du Maroc, un mois après les premières manifestations du 20 février, malgré le discours que le roi Mohammed VI a prononcé le 9 mars et a annoncé une profonde réforme constitutionnelle.

Les manifestions sont soutenues par une vingtaine d'associations civiles et de droits de l'Homme au Maroc, dont l'Association marocaine des droits humains (AMDH), la jeunesse du mouvement islamiste Justice et bienfaisance et quelques partis de la gauche marocaine comme le parti d'Annahj Addimocrati (La Voie Démocratique, parti de l'opposition radicale au Maroc), le Parti Socialiste unifié, le Parti de l'Avant-garde Socialiste démocratique et le Parti du Congrès Ittihadi.

Ces partis et associations ont exprimé, dans des communiqués distincts, leur soutien aux doléances des protestataires, appelant à "respecter la volonté des citoyennes et des citoyens marocains de manifester pacifiquement ainsi que leur droit de s'exprimer d' une manière civilisée sur leurs aspirations à un Etat, où ils jouissent de la liberté, la dignité et des droits les plus élémentaires".

Dans son discours du 9 mars, le roi Mohammed VI a promis qu'une commission sera chargée de présenter les propositions de réforme de la loi fondamentale d'ici le mois de juin prochain, qui seront suivies d'un référendum populaire.

La révision de la loi fondamentale sera basée sept fondements majeurs, qui concernent la séparation et l'équilibre des pouvoirs, un parlement issu d'élections au sein duquel la prééminence revient à la Chambre marocaine des représentants (1ère chambre), la reconnaissance constitutionnelle pour la première fois de la composante berbère amazigh, la volonté d'ériger la justice en pouvoir indépendant, le renforcement du statut du Premier ministre, la constitutionnalisation de l'institution du Conseil de gouvernement et la constitutionnalisation des instances en charge de la bonne gouvernance, des droits de l'Homme et de la protection des libertés, avait soulignait Mohammed VI.

Selon le président de la commission marocaine chargée de proposer des réformes, Abdeltif Menouni, le roi a délimité certains champs pour les réformes, ajoutant que cette commission peut aborder d'autres champs de réforme.

Toutefois, les manifestants réclament toujours l'instauration d'un régime de monarchie parlementaire dans lequel "le roi doit régner et non gouverner, un Maroc plus juste avec moins de corruption, plus de liberté et de dignité".

La presse marocaine salue les réformes démocratiques annoncées par le roi, les qualifiant d'"historiques" et de "révolution démocratique authentique pour l'édification d'un Maroc nouveau", tout en s'interrogeant sur l'avenir de certains proches du souverain, dont les manifestants ont réclamé le départ.

Les manifestations du 20 février avaient réuni plus de 300.000 personnes dans tout le Maroc. Selon le ministre marocain de l'Intérieur Taleb Cherqaoui, 33 édifices publics, 24 agences bancaires, 50 commerces et édifices privés, ainsi que 66 véhicules avaient été incendiés ou endommagés. Des corps calcinés de cinq personnes ont été retrouvés à l'intérieur de l'une des agences bancaires incendiées par les fauteurs de troubles dans la ville d'Al Hoceima (nord).

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