Le cessez-le-feu annoncé dimanche par la direction politique du Mouvement du 23-Mars (M23) ne produit pas d'effet sur le terrain.
Vingt-heures après l'annonce de la "cessation des hostilités" par le chef politique du Mouvement du 23-Mars (M23), la rébellion semble plutôt passer à la contre-offensive. Depuis les collines de Tshanzu, Mbuzi et Runyoni où ses combattants se sont retranchés, "le M23 pillone la localité de Bunagana, son ancien fief, depuis 7 heures du matin", affirme une source onusienne au Nord-Kivu.
À Buray, à 26 km à l'ouest de Bunagana, un soldat a indiqué lundi vers 07h30 GMT à des journalistes de l'AFP que "de violents échanges de tirs [étaient] en cours entre armée et M23 dans la zone de Bunagana".
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"Des obus sont tombés sur des maisons"
Affirmant arriver de cette localité, un homme croisé sur un taxi-moto, a indiqué que les chars de l'armée tiraient sur la colline de Tshanzu à partir de Bunagana et que le M23 répondait par des tirs de mortiers. "Des obus sont tombés sur des maisons, il y a des blessés", a-t-il affirmé. Des sources locales parlent "d'au moins quatre personnes tuées" par un obus tombé sur le marché de Bunagana.
Pourtant, dans la matinée, la branche politique du M23, désormais basée à Kampala où se déroulent les dernières tractations pour une issue politique à la crise, accusait l'armée d'avoir repris son offensive dans les montagnes de l'est de la RDC. Notre mouvement "regrette la poursuite des attaques à l'arme lourde conduites en ce moment par les Forces armées de la RDC (FARDC) contre [ses] positions sur les hauteurs du territoire de Rutshuru", a déclaré, dans un communiqué publié le 4 novembre, Amani Kabasha, le porte-parole de la rébellion.
Dimanche, l'armée avait bombardé pendant huit heures environ les positions du M23, situées à environ 80 km au nord de Goma, la capitale de la province du Nord-Kivu, et les combats s'étaient même intensifiés après la publication, en début d'après-midi de l'ordre de cessez-le-feu de la direction politique de la rébellion.
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