En plus de sa virée à Alger, le secrétaire d'Etat américain devait également se rendre à Abou Dhabi et à Rabat.
La visite que devait effectuer en Algérie le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, a été reportée d'un «commun accord», a annoncé le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Amar Belani. Le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a reçu hier après-midi, une communication téléphonique du secrétaire d'Etat américain, John Kerry, qui l'a informé que le président Barack Obama lui a demandé «de se rendre à Genève dans le cadre des négociations en cours sur le programme nucléaire iranien», a expliqué M.Belani. «Le secrétaire d'Etat américain doit rentrer de Genève à Washington pour faire un rapport au président Obama et pour interagir avec le Congrès sur les développements liés au dossier nucléaire iranien», a ajouté le porte-parole du MAE. M.Kerry a quitté hier Israël pour se rendre directement à Genève où la chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton négocie depuis jeudi dernier aux côtés des représentants des 5+1 (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Grande-Bretagne plus l'Allemagne) un accord avec la délégation iranienne sur le programme nucléaire de l'Iran. Les ministres européens des Affaires étrangères de la France, de l'Allemagne et du Royaume-Uni sont, eux-aussi, arrivés d'urgence à Genève. Dans ce contexte, la partie américaine a indiqué que «toutes les étapes du périple du secrétaire d'Etat, prévues pour les prochains jours, ont été annulées». En plus de sa virée à Alger, le secrétaire d'Etat américain devait également se rendre à Abou Dhabi et à Rabat. Ce report de la visite en Algérie de John Kerry arrange les affaires des Marocains qui ont tout fait pour faire capoter la visite de Kerry en Algérie. Une nouvelle fois, les Marocains ont démontré leur intention de torpiller les ambitions américaines en Algérie et dans la région. Car cette information intervient au moment où l'AFP annonçait, jeudi soir à coups de dépêches, qu'une rencontre entre Obama et Mohammed IV, est officiellement annoncée à la Maison-Blanche, le 22 novembre prochain. En annonçant cette rencontre de haut niveau entre les Etats-Unis et le Maroc, la visite de John Kerry avait perdu de sa force diplomatique et surtout de son importance politique. Le roi Mohammed IV ne pouvait donc pas accorder une audience au secrétaire d'Etat américain et discuter des dossiers importants si quelques jours plus tard, il devait rencontrer le président des Etats-Unis en personne. Sachant que Kerry n'est pas acquis à la cause du palais de Rabat, les Marocains ont tout fait pour rendre difficile la venue du secrétaire d'Etat américain dans la région. La campagne médiatique et politique marocaine contre l'Algérie, l'incident de Casa et plus récemment le discours du roi, font partie des tentatives désespérées pour brouiller les cartes de Kerry dans la région et torpiller tout rapprochement stratégique entre Washington et Alger. Pour le roi du Maroc, l'idéal c'était de rencontrer le président Obama et de défendre sa thèse auprès de la Maison-Blanche. Car il faut savoir que c'est la première rencontre du roi du Maroc avec M.Obama à la Maison-Blanche, depuis que ce dernier s'y est installé il y a près de cinq ans. Le roi M6, qui a accédé au pouvoir en 1999, avait été reçu à Washington par les prédécesseurs de M.Obama, George W. Bush et Bill Clinton, respectivement en 2002 et 2000, mais jamais par le président Obama dont il ne connaît pas la vision et l'analyse sur la région. Selon la Maison-Blanche, M.Obama a notamment l'intention de discuter avec son hôte de «la lutte contre le terrorisme, du soutien aux transitions démocratiques et de la promotion du développement économique au Moyen-Orient et en Afrique», a précisé le porte-parole de la Maison-Blanche. Même si le principe de cette visite avait été évoqué en mai dernier, lorsque le président Obama et le monarque s'étaient entretenus au téléphone. Cette rencontre entre chefs d'Etat a visiblement perturbé la visite de Kerry dans la région du Maghreb et renvoyé aux calandes grecques une visite porteuse d'espoir pour l'Algérie et le peuple saharoui. Les Marocains très gênés par la position américaine dans la région, ont très mal perçu la décision des Etats-Unis qui avaient, en avril, proposé que le mandat de la mission des Nations unies dans la région, la Minurso, soit élargi aux droits de l'homme. Un projet qui avait été vivement contesté par Rabat qui avait décidé de reporter sine die un important exercice militaire bilatéral. A cela s'ajoute la décision en fin avril de prolonger la mission de l'ONU, chargée de surveiller un cessez-le-feu depuis 1991, pour un an par le Conseil de sécurité des Nations unies sans modification de son mandat. IRIB 20131109
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