20110317 Xinhua NEW YORK (Nations Unies), 16 mars (Xinhua) -- Devant le Conseil de sécurité, la représentante spéciale de l'ONU pour le Libéria, Margrethe Loj, a souligné mercredi que la situation se compliquait dans le pays non seulement avec l'organisation d'élections générales en octobre 2011 mais aussi à cause des répercussions potentielles de la crise humanitaire et politique en Côte d'Ivoire.
« Depuis mon dernier exposé au Conseil de sécurité, l'environnement politique et sécuritaire au Libéria est devenue plus complexe, non seulement avec le calendrier électoral mais aussi à cause de la situation à la frontière libérienne avec la Côte d'Ivoire qui nécessite une gestion particulière en terme de sécurité », a dit Mme Loj devant les membres du Conseil de sécurité.
Selon les dernières estimations de l'ONU, plus de 90.000 personnes ont fui la Côte d'Ivoire pour trouver refuge au Libéria. « Et le flux continue », a-t-elle prévenu.
« Le Libéria a fait d'importants progrès ces huit dernières années, des progrès qui étaient inimaginables en 2003. Cependant, il reste des défis à relever et je suis toujours inquiète que nous soyons victimes de notre succès, en devenant complaisant et en ne donnant pas le niveau d'attention et d'engagement que le processus de paix continue de mériter », a-t-elle ajouté en saluant la prise en compte du Libéria par la Commission de la consolidation de la paix de l'ONU.
Margrethe Loj s'est dite encouragée par le lancement du processus électoral. Plus de 1,79 million de formulaires d'enregistrement d'électeurs ont été récupérés, ce qui représente 89% du nombre de personnes en âge de voter dans le pays et une augmentation de 30% du corps électoral par rapport à la précédente élection présidentielle de 2005. De plus, 49% des électeurs enregistrés sont des femmes.
« Il y a 22 partis politiques enregistrés et le débat va s'intensifier », a souligné la Représentante spéciale qui a appelé tous les acteurs politiques « à exprimer leurs idées tout en ne sapant pas la confiance dans le système démocratique ».
« La Mission des Nations Unies au Libéria (MINUL) va continuer à garantir que la volonté du peuple libérien s'exprime librement et soit respectée », a souligné Margrethe Loj.
Pour la représentante spéciale, le pays est « beaucoup plus fort aujourd'hui qu'il y a huit ans lorsque la MINUL est arrivée sur le terrain ». « Je suis confiante sur le fait que le gouvernement libérien a la volonté politique et la détermination pour répondre à ces défis. Pour cela une engagement international sera nécessaire », a-t-elle conclu.
Dans son dernier rapport sur la situation du pays, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, se dit encouragé par le lancement au Libéria du processus d'inscription des électeurs.
« Le Libéria a atteint une étape critique avec le lancement du processus électoral. Je suis encouragé de constater que l'inscription des électeurs se déroule de manière pacifique et tiens à féliciter les institutions nationales qui participent à l'organisation de cette opération et en assurent la sécurité, avec l'aide du système des Nations Unies. Le succès des élections dépendra dans une large mesure de leur crédibilité », dit-il dans son rapport.
« Il importe que la Commission électorale nationale reste objective, transparente et équilibrée, et qu'elle maintienne un certain niveau d'impartialité, tout en respectant le calendrier électoral. En outre, il est d'une importance primordiale que les personnalités politiques assument la responsabilité de leurs paroles et de leurs actes, ce qui contribuera à créer un climat politique propice à des élections crédibles et pacifiques et au transfert harmonieux du pouvoir. Cela témoignerait des progrès remarquables que le pays a accomplis au cours des sept dernières années », a ajouté le Chef de l'ONU.
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