Centrafrique : La France prépare une invasion militaire en Centrafrique
le 27/11/2013 13:40:00
Centrafrique

Image redimensionnéeAprès la victoire des rebelles musulmans de la Séléka et l’investiture de leur chef Michel Djotodia comme président le 18 août dernier en lieu et place du président François Bozizé.

Après la victoire des rebelles musulmans de la Séléka
et l’investiture de leur chef Michel Djotodia comme président le 18 août dernier en lieu et place du président François Bozizé (qu’on a dit trop favorable aux Chinois et aux BRICS), malgré la présence d’une force panafricaine, la Centrafrique s’enfonce dans le chaos. La France qui a déjà occupé ce pays à plusieurs reprises, veut faire voter une résolution du Conseil de Sécurité pour envoyer des casques bleus les rebelles ayant sans doute cessé de plaire – essentiellement prélevés sur ses contingents. Adama Dieng chargé en principe de la prévention des génocides à l’ONU appuie la demande de la France, et demande même, malgré l’hostilité de l’Union africaine à la Cour pénale internationale, que des responsables centraficains soient traduits devant celle-ci. Et, comme dans les autres conflits téléguidés de l’extérieur, la rumeur de génocides justifie a priori la future intervention « humanitaire » : « Mon sentiment est que les communautés chrétiennes et musulmanes vont finir par s’entretuer » a déclaré Adama Dieng. Ce faisant, il ne faisait que reprendre l’analyse des puissances occidentales et de leur allié togolais au Conseil de sécurité de l’ONU. Dans la même veine, le Ministre des affaires étrangères français Laurent Fabius a estimé mercredi matin que la République centrafricaine était « au bord du génocide » et le Secrétaire d’Etat américain John Kerry l’a soutenu en estimant que les États-Unis, qui ont annoncé une aide de 40 millions de dollars à cette force de l’Union africaine, ne voient aucun indice laissant penser que le gouvernement de Michel Djotodia a la capacité ou la volonté politique de mettre un terme à la violence. Sans doute n’est il pas assez soumis aux injonctions des puissances occidentales.

Le président tchadien Idriss Déby, principal adjoint de la France au Mali, avait pourtant semblé avoir obtenu les coudées franches il y a six mois pour placer les Séléka au pouvoir à Bangui. Des rumeurs disent que Déby travaille aussi au détournement à son profit du fleuve Oubangui qui arrose la Centrafique (voir le compte-rendu de la réunion des Amis de la Centrafique à Paris le 6 novembre). Il semble désormais que Paris ne soit plus prêt à laisser le champ libre à son allié encombrant. Qui avait déjà trouvé que la façon dont la France avait traité Kadhafi était inacceptable. Déjà le 12 novembre la France et les Etats-Unis, comme s’ils étaient chez eux, s’étaient opposés à l’intégration des Seleka dans l’armée régulière.



Selon les experts, l’intervention française en Centrafrique pourrait être plus complexe qu’au Mali. Elle débuterait ainsi par la prise de contrôle de la capitale Bangui avant de s’étendre progressivement aux régions plus reculées du pays, mais pourrait se heurter à des éléments aussi divers que les takfiro-islamistes nigérians de Boko Haram, des takfiro-djihadistes chassés du Mali ou encore des milices Janjaweed venues du Darfour. Ces rumeurs sont en fait peu crédibles dans la mesure où tous ces groupes sont très éloignés de la Centrafrique et n’y ont aucun intérêt, mais cela témoigne du fait que ces experts tentent freiner l’aventurisme guerrier du régime français qui semble sans limite et prêt à tous les prétextes pour aller de guerre en guerre, Cote d’Ivoire, Libye, Madagascar, Mali, sans parler des tentatives en Syrie et demain peut-être ailleurs.
IRIB
20131127

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