Centrafrique : toujours pas de bilan officiel au lendemain de l'attaque armée à Bangui
le 06/12/2013 23:31:23
Centrafrique

Les autorités centrafricaines n'avançaient toujours pas de bilan vendredi matin au sujet de l'attaque menée la veille à Bangui

"On n'a pas de bilan pour l'instant. Mais je dois souligner que la population musulmane a payé un lourd tribut de ce qui s'est passé hier. C'est dramatique, les gens qui sont à Boeing, derrière l'aéroport, on les a coupés à la machette, tout simplement parce qu'ils sont musulmans. On a annoncé une soixantaine de corps dans la mosquée, parmi lesquels des femmes et des enfants", a confié à Xinhua, Guy Simplice Kodégué, porte-parole de la présidence.

Les habitants de Bangui se sont brutalement réveillés sous des tirs à l'arme lourde et automatique au petit matin de jeudi, alors que commençait à se mettre officiellement en place la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (MISCA), une force multinationale sous mandat de l'Union africaine (UA) chargée de la pacification et la sécurisation de ce pays plongé dans le chaos depuis la prise du pouvoir le 24 mars de Michel Djotodia et son ex-rébellion de la Séléka.

L'attaque a eu lieu sur fond du déploiement des renforts français en appui de cette force, des troupes évaluées à un millier de soldats et supplémentaires à quelque 420 autres déjà présents dans le pays en signe de renforcement d'une présence militaire ancienne suite à de vieux accords de défense signés entre Paris et les autorités de Bangui après l'accession à l'indépendance de la République centrafricaine (RCA) en 1960.

Menée à divers endroits de la capitale, l'attaque, repoussée après plusieurs heures de violents combats par les ex-rebelles de la Séléka qui font office de forces de défense et de sécurité du pouvoir de Michel Djotodia, a été attribuée aux anti-Balakas, décrits comme des groupes d'autodéfense d'origine chrétienne fidèles au président déchu François Bozizé.

Les équipes de la Croix-Rouge centrafricaine dénombraient jeudi soir une centaine de morts. Rien qu'à l'hôpital communautaire de Bangui, l'ONG internationale Médecins sans frontières (MSF) a déclaré à Xinhua avoir secouru 110 blessés dont la moitié nécessitait une intervention chirurgicale.

Samuel Hanryon, un des responsables de cette organisation humanitaire, a fait état d'une cinquantaine de morts déclarés à cet instant-là, à la morgue de cet hôpital. "On n'a pas de bilan général de ce qui s'est passé hier à Bangui", a-t-il toutefois précisé.

"Il y a des corps qui jonchent encore le sol", a noté M. Kodégué qui n'a pas non plus communiqué un bilan sur l'attaque du camp Cassaï, une caserne militaire ayant été l'une des cibles des assaillants venus, selon lui, de l'intérieur du pays et de la République démocratique du Congo (RDC), d'où la décision de fermeture de la frontière avec ce pays voisin.

Depuis jeudi soir, un couvre-feu est en vigueur de 18h00 locales (17h00 GMT) à 6h00 (5h00) du matin, une mesure décidée par le président par intérim Michel Djotodia en vue d'un retour à la sécurité et la stabilité dans la ville.

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