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Xinhua
ABIDJAN, 17 mars (Xinhua) -- Des violences survenues jeudi à Abidjan dans les quartiers d'Abobo et d'Adjamé (quartiers pro-Ouattara) ont fait au moins 13 morts, selon des témoins.

Des tirs à l'arme lourde ont éclaté dans la matinée au centre d'Abobo dans les environs d'une caserne de gendarmerie, causant plusieurs décès par balles.

"Nous croyions à une accalmie dans notre quartier mais ce matin nous avons été surpris par des tirs nourris. La plupart des personnes tuées que nous avons vues ont été fauchées par des balles perdues", a indiqué un habitant d'Abobo Avocatier.

Dans l'après-midi, le quartier d'Adjamé était à son tour en ébullition. Des groupes d'individus non identifiés se sont attaqués à des commissariats de police dont celui situé à proximité du forum, le plus grand marché de la ville d'Abidjan.

Des échauffourées ont également été signalées à Adjamé Fraternité, où plusieurs mini cars de transport ont été incendiés.

Lors de la rencontre hebdomadaire de l'Opération des Nations unies en Côte d'Ivoire dans la mi-journée, le porte-parole de la mission onusienne Hamadoun Touré a relevé la détérioration de la situation sécuritaire dans le pays.

M Touré a noté une escalade de la violence et un accroissement du nombre de victimes.

La Côte d'Ivoire vit une crise post électorale aigüe opposant le président sortant Laurent Gbagbo à l'ancien premier ministre Alassane Ouattara.

Chacun des deux s'est proclamé vainqueur du scrutin et a constitué un gouvernement dirigé par un premier ministre, plongeant le pays dans un bicéphalisme.

Plusieurs tentatives de médiation pour dénouer la crise se sont succédé, dont celle du Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine (UA) qui a pris jeudi une décision "contraignante" reconnaissant Alassane Ouattara comme président élu. Mais le camp Gbagbo a rejeté la décision, la qualifiant d'"inacceptable".

Les violences post électorales en Côte d'Ivoire ont fait plus de 410 morts depuis la mi-décembre, selon un dernier bilan établi par l'ONU.