Centrafrique : La Centrafrique élit son nouveau président de transition sur fond de violences
le 20/01/2014 13:56:48
Centrafrique

Image redimensionnéeLe Parlement centrafricain élit ce lundi le nouveau président de transition du pays.




Huit candidatures ont été retenues, dont celle de la maire de Bangui et des fils des présidents Ange-Felix Patassé (au pouvoir de 1993 à 2003) et André Kolingba (1981-1993).

C'est à 10h00 (9h00 GMT) que devait débuter, lundi 8 janvier, l'élection du nouveau président centrafricain de la transition par le Conseil national de transition (CNT, parlement provisoire). Celle-ci doit combler le vide laissé par la démission contrainte de Michel Djotodia, le 11 janvier.


Sur les 24 candidatures déposées, seules huit ont été validées par le CNT. Les parlementaires avaient fixé des critères draconiens d'éligibilité, excluant beaucoup de monde : les responsables politiques sous Djotodia, les chefs de partis, les militaires en activité et tous ceux ayant appartenu à une milice ou à une rébellion ces 20 dernières années.

Parmi les candidats figurent la maire de Bangui, Catherine Samba Panza, ainsi que Sylvain Patassé et Désiré Kolingba, respectivement fils des présidents Ange-Felix Patassé (au pouvoir de 1993 à 2003), et André Kolingba (1981-1993). Autre personnalité en vue : Emile Gros Raymond Nakombo, banquier proche de l'ex-président Kolingba, déjà candidat à la présidentielle de 2011.

Ce lundi, chaque candidat aura 10 minutes pour présenter sa "profession de foi" aux parlementaires avant leur vote à bulletin secret. La Constitution provisoire prévoit un seul tour de scrutin, le candidat arrivé en tête étant élu.

Le nouvel élu prêtera serment devant la Cour constitutionnelle provisoire, avant la formation d'un nouveau gouvernement. La présidente en exercice du CNT, Léa Kouyassoum Doumta, a indiqué "qu'aucun membre du CNT ne fera partie" de ce gouvernement.

Macabres découvertes

Cette élection intervient alors que la situation sécuritaire reste très volatile. À Bangui, patrouillée par les soldats français et africains, la population - qui vit pour moitié entassée dans des camps de déplacés - attend avec angoisse de voir quelles réactions provoquera l'élection chez les hommes en armes toujours présents dans la ville.

Dans le reste du pays, les violences se sont multipliées depuis la démission de Michel Djotodia. La Croix rouge internationale (CICR) et la Croix rouge centrafricaine (CRCA) ont annoncé dimanche la découverte d'au moins 50 corps depuis vendredi dans le nord-ouest du pays.

"Ces dernières 48 heures, les équipes du CICR et de la CRCA ont inhumé une cinquantaine de corps" dans la région, où les violences intercommunautaires se sont multipliées depuis vendredi dans des localités situées sur l'axe entre Bangui et la frontière camerounaise.

Vendredi, une attaque près de Bouar, sur ce même axe routier, a tué au moins 23 civils musulmans, dont trois enfants, qui tentaient de fuir les violences, avait indiqué l'ONG Save de Children.

Samedi, des violences ont également été signalées dans d'autres localités du nord et de l'ouest. À Boali, à 90 km au Nord-Ouest de Bangui, des centaines de musulmans étaient réfugiés dans la paroisse Saint-Pierre après des affrontements entre Séléka et anti-balaka ayant fait sept morts depuis vendredi, selon un bilan de l'abbé Xavier Fagba et de la CRCA.


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