Le nouveau chef d'état-major de l'armée du Nigeria a a déclaré lundi vouloir en finir rapidement avec l'insurrection islamiste menée par le groupe armé Boko Haram, qui ravage le nord du pays.
Cette annonce survient alors qu'une nouvelle attaque, imputée à Boko Haram, a fait 18 morts dimanche dans la ville de Jere, proche de Maiduguri, fief du groupe Boko Haram, selon des habitants. L'armée a confirmé ces violences sans donner davantage de précisions.
"La situation sécuritaire dans le nord-est doit être complètement réglée d'ici avril 2014", a déclaré le maréchal de l'air Alex Badeh, 57 ans, après sa cérémonie de prestation de serment comme chef de l'armée, dans la capitale fédérale , Abuja.
Badeh, lui-même issu de l'Etat d'Adamawa, un des trois Etats du nord-est placé sous l'état d'urgence depuis mai 2013, a fixé cette date limite pour éviter, a-t-il dit, "des problèmes constitutionnels".
"Nous ne voulons pas revenir au Sénat pour quémander" une reconduction de l'état d'urgence, a-t-il ajouté.
"Si nous faisons notre travail de façon cohérente, je peux vous dire que nous pouvons en finir avec ce travail (de contrer l'insurrection, ndlr)", a-t-il ajouté.
Boko Haram mène une insurrection depuis 2009 dans le nord, majoritairement musulman, attaquant les écoles enseignant, selon ce groupe une culture "occidentale" et les églises.
Le groupe, considéré comme une organisation terroriste internationale par les Etats-Unis, veut créer un Etat islamique dans le nord du pays.
L'amiral Badeh remplace l'amiral Ola Sa'ad Ibrahim, à la tête de l'armée depuis 2012, et qui a été démis de ses fonctions en même temps que les chefs des trois corps d'armée du pays.
Le président Goodluck Jonathan n'a pas expliqué les raisons de ces révocations, mais il aurait fait part de son "insatisfaction" sur les résultats de l'armée.
Avant l'attaque de Jere, dimanche, mardi 14 janvier, des membres présumés de Boko Haram avaient commis un attentat à la voiture piégée dans un marché de Maiduguri, tuant au moins 19 personnes.
En décembre, Maiduguri a également été le théâtre d'attaques contre des installations militaires proches de l'aéroport.
L'amiral Badeh a ajouté être "heureux de ce que les chefs des trois armes -terre, mer et air- se soient déjà rencontrés pour discuter, pour avoir une approche commune de la menace de Boko Haram".
"Si trois personnes se sont déjà rencontrées avant leur prise de contrôle, elles réussiront tout. Je peux seulement dire que cette afaire est déjà gagnée", a-t-il dit.
L'ancien chef d'état-major de l'armée de terre, le lieutenant-général Azubuike Ihejirika, a souligné que, pendant qu'il était en fonction, le Nigeria avait introduit l'utilisation de drones.
"Je veux dire très vite que l'armée nigériane, sous la direction compétente du général Kenneth Minimah, il n'y aura plus d'endroits où les terroristes pourront se cacher", a-t-il dit.
L'état d'urgence a permis de repousser les membres de Boko Haram des grandes villes, mais leurs attaques demeurent fréquentes dans des lieux reculés, notamment dans les régions frontalières. 21012014 Jeuneafrique
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