Combattants de l'ex-Séléka et force de l'Union africaine (Misca) étaient samedi en négociation à Sibut, à 180 km au nord de Bangui, après la prise de contrôle de la ville par les ex-rebelles, a-t-on appris auprès d'habitants joints par téléphone.
Selon un habitant, les ex-Séléka ont quitté l'une de leurs positions au profit de troupes de la Misca, entrées sans affrontement dans la ville, et sont désormais installés dans la mairie. Des pourparlers étaient en cours samedi matin entre Misca et combattants, selon cette source.
Ces contacts entre ex rebelles et soldats africains ont été confirmés par un notable de Sibut joint par l'AFP.
"Nous voulons la paix, nous sommes centrafricains. Le passé est le passé. Nous sommes prêts à déposer les armes, mais ça dépend des conditions", a déclaré de son côté à l'AFP le colonel Abdelkader Djelani, qui fait partie des combattants de l'ex Séléka positionnés à Sibut.
Vendredi, des forces de la Misca, appuyées par l'armée française, se sont déployées aux abords de Sibut, où une colonne de combattants ex-Séléka s'était regroupée en début de semaine, provoquant la fuite de nombreux habitants de cette ville qui constitue un verrou sur l'axe reliant Bangui, dans le sud, et le nord de la Centrafrique.
La nouvelle présidente centrafricaine, Catherine Samba Panza, a accusé vendredi les ex-rebelles présents à Sibut de vouloir "déstabiliser" son mandat, 10 jours après son élection à la tête du pays.
Elle succède à Michel Djotodia, arrivé au pouvour à Bangui en mars 2013 à la tête des rebelles de la Séléka mais contrait le 10 janvier à démissionner pour ne pas avoir pu endiguer les violences et empêcher le pays de sombrer dans le chaos.
Mme Samba Panza a dénoncé "l'irruption de groupes armés appartenant à l'ex-Séléka à Sibut avec des velléités de sécession", malgré les appels à la paix et à la réconciliation du nouveau gouvernement, dans une déclaration vendredi à la radio nationale.
"Je suis informée des actes nuisibles en cours pour déstabiliser mon mandat. Je mets en garde ces aventuriers connus, qui ont pourtant montré leurs limites dans la gestion du pouvoir dans un passé récent", a ajouté la nouvelle dirigeante.
Après le départ de M. Djotodia, la plupart des combattants de l'ex-Séléka ont été évacués des divers camps qu'ils occupaient dans Bangui et regroupés au camp "RDOT", situé à la sortie nord de la capitale. Toutefois nombre d'entre eux ont préféré fuir avec armes et bagages, sillonant désormais les routes de province sans aucun contrôle. 02022014 Jeuneafrique
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