Le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) a annoncé vendredi l'ouverture d'un "examen préliminaire", préalable à une enquête, sur des crimes "graves" commis en Centrafrique, pays ravagé depuis des mois par la violence et les tueries intercommunautaires.
"Mon bureau a pris connaissance de nombreux rapports faisant état d'actes d'une extrême brutalité commis par divers groupes et de la commission de crimes graves susceptibles de relever de la compétence de la CPI", a déclaré la Gambienne Fatou Bensouda, citée dans un communiqué.
La situation en Centrafrique s'est déteriorée après le renversement du président François Bozizé en mars 2013 par la Séléka, une coalition de plusieurs factions rebelles qui avaient pris les armes fin 2012.
La milice de la Séléka, essentiellement des musulmans originaires du nord de la Centrafrique, du Tchad et du Soudan, avait ensuite multiplié pendant des mois les exactions contre la population, très majoritairement chrétienne.
Le pays a sombré depuis dans une spirale infernale de violences interconfessionnelles, avec l'apparition de milices chrétiennes paysannes décidées à se venger de la Séléka comme des civils musulmans, alimentant un cycle de représailles sans fin.
"J'ai donc décidé d'ouvrir un examen préliminaire", a ajouté Mme Bensouda, procureur de la CPI: "la situation tragique que connaît la population civile en RCA (République centrafricaine) depuis septembre 2012 n?a cessé de se détériorer".
En janvier, l'Union européenne a approuvé une opération militaire européenne en Centrafrique, où elle enverra 500 hommes en appui aux forces africaines (5. 500 hommes) et françaises (1. 600 hommes) déjà présentes sur place. Le 16 janvier, l'ONU avait appelé à agir pour éviter un génocide.
L'examen préliminaire est l'étape nécessaire avant l'ouverture d'une enquête officielle de la part du procureur de la CPI. 08022014 Jeuneafrique
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