Andry Rajoelina, l'ancien homme fort de Madagascar, a annoncé vendredi qu'il ne briguera pas le poste de Premier ministre du nouveau gouvernement issu des élections, bien que son parti dispose d'une majorité suffisante au Parlement pour imposer sa désignation.
Sur fond de différent avec le nouveau président élu Hery Rajaonarimampianina, l'ancien chef de l'État Andry Rajoelina a déclaré qu'il renonce à "endosser le poste de Premier ministre", bien qu'il ait été "choisi pour occuper ce poste après réunion du bureau national du parti Mapar" (regroupant les députés pro-Rajoelina, NDLR). Rajoelina a en outre qualifié la voie que suit le régime actuel de "pas très claire". "C'est Mapar qui est en train d'être écarté, trahi. Est-ce la nouvelle politique? Le Mapar ne va pas chercher le poste d'opposant mais ce sont les autres qui vont s'opposer à lui", a poursuivi Andry Rajoelina.
Politique de réconciliation nationale
Avant le deuxième tour de la présidentielle, l'ancien homme fort de Madagascar avait soutenu Hery Rajaonarimampianina, mais après avec accédé à la magistrature suprême, ce dernier a annoncé une politique de réconciliation nationale, tendant la main au président déchu Marc Ravalomanana, sans le nommer.
Madagascar attend depuis plusieurs jours la nomination annoncée comme imminente du nouveau premier ministre, étape essentielle dans la normalisation progressive de l'île cinq ans après le coup de force qui a renversé le président Marc Ravalomanana début 2009.
Le camp Rajoelina a la majorité au Parlement
Lundi, la Haute cour constitutionnelle avait confirmé qu'il revenait aux députés du camp Rajoelina de choisir le nouveau premier ministre, au motif que c'est "le parti ayant obtenu le plus grand nombre de députés aux élections législatives". Il reviendra ensuite au président de la République de nommer le Premier ministre formellement présenté par "les députés issus du parti ou groupe de partis majoritaire", selon l'avis publié par la Haute cour.
Le camp Rajoelina, majoritaire au nouveau parlement, a d'ores et déjà remporté la présidence de l'Assemblée nationale. Une ancienne ministre de la Justice et proche de Rajoelina, Christine Razanamahasoa, a été élue par 77 députés sur 147, contre 69 voix au candidat de la mouvance Ravalomanana, Jean Max Rakotomamonjy.
(Avec AFP) 22022014 Jeuneafrique
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