20110320 Xinhua TRIPOLI, 20 mars (Xinhua) -- Au moins 48 personnes auraient été tuées et 150 autres blessées en Libye dans le premier round des raids aériens dirigés par des pays occidentaux, qui a débuté samedi, alors que les tirs de DCA ont continué à Tripoli dimanche matin, des avions de combat survolant la ville.
Après les raids aériens, le ministère libyen des Affaires étrangères a déclaré samedi qu'il considérait comme invalide la résolution 1973 du Conseil de sécurité de l'ONU qui autorise une zone d'exclusion aérienne au-dessus du pays et a demandé une réunion d'urgence du Conseil de sécurité.
La Libye "a le droit d'utiliser son aviation civile et militaire pour se défendre après la violation par la France de la zone d'exclusion aérienne", a indiqué le ministère libyen des Affaires étrangères dans une déclaration publiée dans la nuit de samedi à dimanche.
Cependant, le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, dans un discours radiodiffusé, a appelé les Libyens à "lutter contre l'agression", disant qu'il ouvrirait les dépôts d'armes pour équiper les civils afin de défendre l'indépendance du pays.
ACTIONS MILITAIRES
Les dirigeants des principales puissances occidentales, la France, les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, ont annoncé samedi lors de leur sommet à Paris le début de l'action militaire contre les forces gouvernementales de Libye.
La décision intervient après que les forces gouvernementales de ce pays d'Afrique du Nord aient attaqué le fief des rebelles de Benghazi samedi matin.
Des avions de combat français ont attaqué un site de défense aérienne à Tajura, situé à quelque 10 km de Tripoli, et ont détruit plusieurs véhicules blindés des troupes gouvernementales de Libye près de Benghazi, le dernier bastion rebelle, samedi soir.
Les raids aériens, lancé samedi après-midi par les avions de combat français Rafale et Mirage 2000, constituent la première opération militaire étrangère en Libye depuis l'adoption de la résolution 1973.
Selon le colonel Thierry Burkhard, le porte-parole de l'état major des armées, le premier raid aérien a pris pour cible un véhicule censé appartenir aux troupes gouvernementales à 17h45 heure de Paris (16h45 GMT).
Le colonel Burkhard a nié les informations selon lesquelles un des avions français participant aux opérations en Libye avait été abattu samedi.
"Nous démentons [cela], tous les avions qui sont partis aujourd'hui sont rentres", a indiqué M. Burkhard cité par la presse locale.
Les Etats-Unis ont tiré samedi les missiles de croisière Tomahawk à partir de navires de guerre et de sous-marins déployés en Méditerranée, comme le président américain Barack Obama, qui est en visite au Brésil, a annoncé samedi que les Etats-Unis ont lancé l'action militaire limitée contre la Libye.
M. Obama a souligné que l'usage de force n'était pas son "premier choix" ni un choix qu'il a fait légèrement. "Dans cet effort, les Etats-Unis agissent avec la coalition", qui s'est engagée à renforcer la résolution de l'ONU appelant à la protection du peuple libyen, a-t-il ajouté.
Les raids aériens américains ont ciblé les sites de défense aérienne le long de la côte libyenne et les sites situés aux environs de Tripoli, capitale libyenne et la région ouest de Misrata.
Le Premier ministre britannique David Cameron a confirmé samedi soir que les forces britanniques étaient en action au-dessus de Libye, notant qu'elles avaient "fait ce qui est nécessaire, légal et correct".
Cependant, la Norvège a aussi promis d'envoyer six avions de combat F16 pour prendre part aux opérations militaires contre la Libye.
Selon les reportages, plus de 100 pilotes et d'autre personnel sont prêts pour les opérations militaires en Libye. Les avions de combat décolleront au début de la semaine prochaine et seront basés en Sicile.
Le Premier ministre espagnol Jose Luis Rodriguez Zapatero a aussi confirmé samedi que son pays enverrait quatre avions de combat F-18 pour rejoindre opération en Libye.
REPONSE INTERNATIONALE
Après le premier round des frappes aériennes, l'Australie a averti dimanche que les actions militaires internationales en Libye seraient complexes, difficiles et dangereuses pour les forces de la coalition.
Pourtant, le ministre des Affaires étrangères, Kevin Rudd, est toujours favorable aux opérations de la coalition, les qualifiant de "nécessaires et morales".
"Il s'agit d'actions militaires de grande ampleur pour tenter de protéger le peuple libyen", a déclaré pour sa part la Premier ministre australienne Julia Gillard.
Côté russe, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Alexandre Loukachevitch, a déclaré samedi que son pays regrettait cette intervention militaire étrangère en Libye.
Dans un communiqué, le porte-parole a déploré que les actions militaires contre la Libye soient basées sur une résolution "adoptée à la hâte" par le Conseil de sécurité de l'ONU, appelant à un cessez-le-feu au plus vite dans ce pays d'Afrique du nord.
"Nous exhortons, une fois de plus, toutes les parties en Libye ainsi que les parties prenantes aux opérations militaires, de faire tout leur possible pour que les civils ne souffrent pas de ces actions, et appelons à un cessez-le-feu et à un arrêt des violences au plus vite", indique le communiqué.
Dimanche, le ministère chinois des Affaires étrangères a lui aussi regretté les frappes militaires des forces multinationales contre la Libye, réaffirmant son opposition à la force dans la gestion des relations internationales.
La Chine estime que les principes de la Charte de l'ONU et les lois internationales pertinentes doivent être respectés, et que la souveraineté, l'indépendance et l'intégrité territoriale de la Libye doivent aussi être respectées, a souligné la porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Jiang Yu.
De surcroît, une commission du haut niveau de l'Union africaine (UA) sur la crise libyenne a fait part de son opposition à toute intervention militaire étrangère en Libye, a affirmé le président mauritanien Ould Abdel Aziz.
Cette commission de l'UA, qui regroupe les présidents de plusieurs pays africains, a été mise en place il y a une semaine avec pour mission de faire participer toutes les parties prenantes en Libye à un dialogue inclusif, et d'engager toutes les parties de l'UA pour trouver un règlement rapide à la crise en Libye.
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