L'opposition mauritanienne ne participera pas à l'élection présidentielle prévue cette année en Mauritanie, à une date non encore fixée, si les conditions de transparence ne sont pas réunies, a affirmé vendredi lors d'un forum son chef, Ahmed Ould Daddah.
"Il faudra parvenir à une stratégie consensuelle qui garantirait la transparence et l'équité durant la prochaine présidentielle, sinon il n'y aura ni élection, ni participation" de l'opposition, a déclaré M. Ould Daddah à l'ouverture du "Forum de la démocratie et de l'unité" qui se tiendra jusqu'à dimanche à l'initiative de l'opposition.
Pour participer au prochain scrutin, l'opposition exige "une supervision politique crédible, la mise en place d'organes électoraux fiables et une préparation technique suffisante", a énuméré Ahmed Ould Daddah, chef du Rassemblement des forces démocratiques (RFD).
Ce point constituera l'une des questions "essentielles" à l'ordre du jour du forum, qui réunit des partis de l'opposition dont ceux de la Coordination de l'opposition démocratique (COD) ayant boycotté les élections législatives et municipales tenues en novembre-décembre 2013, après l'échec de pourparlers avec la majorité présidentielle.
La rencontre enregistre également la participation du parti islamiste Tewassoul, membre de la COD mais qui, lui, n'avait pas boycotté ces scrutins et est devenu la première formation d'opposition à l'Assemblée nationale.
Le forum regroupe aussi des organisations de la société civile, de jeunes et des syndicats proches de l'opposition. Il a cependant été boycotté par trois autres partis d'opposition formant la Coordination pour une alternance pacifique (CAP).
En plus des conditions de participation à la présidentielle, le forum discutera également de la recherche de consensus sur de "grands défis" comme l'unité nationale et l'esclavage ainsi que de la création d'un cadre de réflexion permanent pour l'avenir du pays, ont indiqué ses organisateurs.
La question d'un candidat unique de l'opposition, évoquée ces derniers jours par des responsables opposants, ne sera cependant pas abordée, a précisé à l'AFP le porte-parole du forum, Saleh Ould Hanenna.
Ahmed Ould Daddah, qui a été très critique dans son discours envers le régime du président Mohamed Ould Abdel Aziz, a cependant affirmé que l'opposition est "disposée à tout dialogue véritable et responsable" avec le pouvoir pour sortir de "la crise politique dans laquelle se débat le pays".
Le gouvernement s'est déclaré prêt à entamer des concertations avec l'opposition pour parvenir à un consensus national sur la présidentielle, avait récemment indiqué le négociateur principal de l'opposition, Mohamed Ould Moloud, à l'issue d'une audience avec le Premier ministre Moulaye Ould Mohamed Laghdaf.
Le président Mohamed Ould Abdel Aziz, un ancien général arrivé au pouvoir par un coup d'Etat en août 2008, avait été élu un an après pour un mandat de cinq ans lors d'un scrutin contesté par l'opposition. Sauf énorme surprise, il devrait être candidat à sa propre succession lors de la prochaine présidentielle. 01032014 Jeuneafrique
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