Un manifestant opposé au 4e mandat du président Abdelaziz Bouteflika a été arrêté jeudi à Alger lors d'une action du mouvement Barakat !
Une nouvelle manifestation du mouvement Barakat ! ("ça suffit") a été dispersée par les forces de l'ordre jeudi 6 février dans le centre d'Alger. Réunis face à la faculté, sur la principale artère Didouche Mourad, les protestataires, majoritairement jeunes, ont lancé des slogans hostiles 4e mandat du président Abdelaziz Bouteflika, âgé de 77 ans et au pouvoir depuis 15 ans.
"Algérie libre et démocratique", "52 ans, Barakat", scandaient-ils en référence aux 52 ans d'indépendance du pays géré par des hommes politiques de la même génération.
"Nous en avons marre de cet homme à demi-mort et des voyous qui l'entourent. Il faut que l'équation politique change", a déclaré Djilali Soufiane, président du parti libéral Jil Jadid, venu joindre sa voix aux protestataires après avoir renoncé à la course à la présidentielle.
Comme lors d'une précédente manifestation dispersée par la force samedi dernier, une armada de policiers avait été déployée pour empêcher les manifestants de se regrouper et de bloquer la circulation.
Un journaliste de l'AFP a vu jeudi une quarantaine de personnes interpellées avec force par des policiers en civil, dont Amina Bouraoui, une des fondatrices de "Barakat", et plusieurs journalistes.
Le Syndicat national des journalistes (SNJ) a condamné "avec la plus grande fermeté cette nouvelle atteinte à la liberté d’expression et de la presse", dans un communiqué.
"Nous ne faisons qu'appliquer la loi qui interdit les manifestations publiques à Alger", a expliqué un membre des forces de l'ordre. Les manifestations de rue sont interdites dans la capitale depuis le 14 juin 2001, lorsqu'une gigantesque marche en faveur de la Kabylie avait tourné à l'émeute, faisant huit morts et des milliers de blessés.
Né d’une union des militants arrêtés le 1er mars à l’issue d’une manifestation anti-Bouteflika, le mouvement Barakat multiplie les actions avant la présidentielle et fait parler de lui dans les médias nationaux et sur les réseaux sociaux. Mais ses actions n'ont cependant rassemblé que quelque dizaines de personnes.
Interrogé sur cette faible mobilisation, le sociologue Nacer Djabi, présent à la manifestation, a estimé que "le mouvement de contestation n'en était qu'à ses débuts". "Nous avons constaté que des mouvements similaires, en Tunisie et en Égypte, ont mis du temps à se cristalliser".
Pour lui, "il est préférable que Barakat reste un mouvement citoyen, à l'écart des partis politiques car ces derniers ont perdu toute crédibilité".
(Avec AFP) 08032014 Jeuneafrique
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