Près de 300 fondamentalistes musulmans se sont réunis à Khartoum vendredi pour dénoncer la présence française en Centrafrique, la qualifiant de "criminelle", et appelant au jihad, lors d'un rassemblement en soutien aux musulmans centrafricains, a constaté un journaliste.
"La France est le premier criminel en Centrafrique", pouvait-on lire sur l'une des pancartes arborées par les manifestants, réunis à l'extérieur de la mosquée principale du centre-ville de Khartoum.
Un autre panneau, traduit en anglais, français et arabe, appelait les pays musulmans à "boycotter la France".
Les manifestants, originaires de différents groupes musulmans, ont scandé les mots "jihad" (guerre sainte, ndlr) et "Allah Akbar" (Dieu est le plus grand, ndlr).
Quelque 2. 000 soldats français et 6. 000 militaires de la force de l'Union africaine en Centrafrique (Misca) sont déployés dans le pays, frontalier du Soudan, pour tenter d'endiguer les violences.
Ce cycle infernal de tueries interreligieuses a été déclenché par des mois d?exactions contre les chrétiens, perpétrées en toute impunité par les combattants majoritairement musulmans de la Séléka qui avaient pris le pouvoir à Bangui en mars 2013.
En réaction, des milices d?autodéfense anti-balaka, se sont formées. Très rapidement, elles ont attaqué sans distinction anciens rebelles et civils musulmans, à Bangui notamment.
Les violences ont provoqué une crise humanitaire sans précédent, avec des centaines de milliers de déplacés internes et l'exode de dizaines de milliers de civils musulmans terrorisés.
Le mois dernier, un Centrafricain a été condamné à trois ans de prison pour avoir poignardé un diplomate russe et son épouse devant leur ambassade à Khartoum, non loin de la représentation diplomatique française.
Une source policière avait indiqué à l'AFP que l'assaillant avait demandé au couple russe s'ils étaient français, "mais ils n'ont pas compris la question et l'homme les a attaqués". 08032014 Jeuneafrique
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