Une commission d'enquĂȘte dĂ©pĂȘchĂ©e par les Nations unies commence mardi ses investigations sur les violations des droits de l'homme en Centrafrique. Elle rendra son premier rapport en juin au Conseil de sĂ©curitĂ©.
"Mettre fin Ă l'impunitĂ©." C'est l'objectif de la commission, mandatĂ©e par le Conseil de sĂ©curitĂ© de l'ONU et dirigĂ©e par le Camerounais Bernard Acho Muna, qui commence, Ă partir du 11 mars, Ă enquĂȘter sur les violations des droits de l'Homme en Centrafrique, un pays livrĂ© depuis prĂšs d'un an au chaos et aux tueries entre musulmans et chrĂ©tiens.
La Centrafrique est "un pays qui est en train de se vider de sa population musulmane", passée de 15% environ à 2% de la population totale, s'est alarmé lundi le conseiller spécial du secrétaire général de l'ONU pour la prévention des génocides, le Sénégalais Adama Dieng.
Pour Bernard Acho Muna, juge Ă la Cour SuprĂȘme du Cameroun et ancien procureur en chef adjoint du Tribunal pĂ©nal international pour le Rwanda, "un gĂ©nocide commence toujours avec de la propagande incitant Ă la haine". "Nous espĂ©rons que notre prĂ©sence et le fait que nous enquĂȘtions soient un signal pour que les gens orchestrant la propagande ne passent pas Ă l'action", a-t-il dĂ©clarĂ©.
"Ătablir les faits"
La commission d'enquĂȘte est composĂ©e de trois personnes. Outre le prĂ©sident, Bernard Acho Muna, elle comprend Fatima M'Baye, prĂ©sidente de la commission mauritanienne pour les droits de la femme et vice-prĂ©sidente de la FĂ©dĂ©ration internationale des droits de l'Homme, et Jorge Castaneda, ancien ministre des Affaires Ă©trangĂšres du Mexique.
Elle doit rencontrer les autorités gouvernementales, les autorités locales, les chefs de villages, les représentants d'ONG, les commandants des troupes françaises et de la Mission de l'ONU et de l'Union africaine, et se rendre dans les camps de déplacés et de réfugiés.
Les enquĂȘteurs doivent rester au total deux semaines en Centrafrique, dont trois jours Ă Bangui. Elle se rendra dans le pays "partout oĂč c'est nĂ©cessaire pour Ă©tablir les faits", a dit son prĂ©sident.
La commission d'enquĂȘte remettra un premier rapport au Conseil de sĂ©curitĂ© de l'ONU en juin prochain.
(Avec AFP) 12032014 Jeuneafrique
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