Le procès de quatre personnalités politiques sud-soudanaises, accusées de tentative de coup d'Etat dans le cadre du conflit opposant le pouvoir à l'ancien vice-président Riek Machar, s'est ouvert mardi à Juba, a constaté un correspondant de l'AFP.
Les quatre accusés ont été arrêtés mi-décembre, alors que des combats avaient éclaté dans la capitale entre soldats de l'armée sud-soudanaise, sur fond de rivalité entre le président Salva Kiir et M. Machar au sein du SPLM, le parti au pouvoir.
Lors de l'audience de mardi, ils se sont contentés de confirmer leur identité: l'ancien secrétaire général du SPLM Pagan Amum, l'ex-ministre de la Sécurité nationale Oyai Deng Ajak, l'ex-ambassadeur à Washington Ezekiel Lol Gatkuoh et l'ancien vice-ministre de la Défense Majak D'Agoot.
Vêtus de complets et semblant en bonne santé, ils ont écouté les 11 chefs d'accusation - dont le principal: trahison - qui pèsent sur eux et qu'ils ont dans le passé réfutés.
"Il est trop tôt pour dire ce que contient le dossier", a expliqué à l'AFP leur avocat Ajo Noel.
Les combats qui ont éclaté mi-décembre à Juba - pour des raisons encore peu claires - entre soldats loyaux au président Salva Kiir et troupes fidèles à Riek Machar se sont ensuite étendus à une large partie du pays, déclenchant un conflit ouvert, accompagnés de massacres ethniques, qui a déjà fait plusieurs milliers de morts et plus de 900. 000 déplacés.
M. Kiir accuse son ancien vice-président, qu'il avait limogé en juillet, d'avoir voulu le renverser, ce que l'intéressé nie, dénonçant une manoeuvre du chef de l'Etat pour se débarrasser de ses rivaux.
Le parti au pouvoir est issu de l'ex-rébellion sudiste ayant combattu Khartoum durant la longue guerre civile soudanaise (1983-2005) qui a débouché sur l'indépendance du Soudan du Sud en 2011.
M. Machar avait pris la fuite mi-décembre et reste insaisissable, tandis que onze personnalités, réputées lui être proches, étaient arrêtées. Sept d'entre elles avaient été libérées et remises au Kenya en janvier, en marge d'un accord de cessez-le-feu signé à Addis Abeba qui n'a pas empêché les combats de se poursuivre.
La remise en liberté des quatre accusés est une exigence du camp Machar, alors que des pourparlers doivent reprendre le 20 mars entre les belligérants en vue de trouver un accord de règlement global du conflit actuel.
Le président kényan Uhuru Kenyatta a également appelé à leur libération, expliquant que l'Igad (Autorité intergouvernementale pour le développement), organisation est-africaine qui assure la médiation dans le conflit, voulait trouver "une solution politique à la crise".
L'audience devait se poursuivre mercredi. 12032014 Jeuneafrique
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