Quelque 10. 000 personnes ont manifesté dimanche à Casablanca, au Maroc à l'appel de syndicats désireux de "mettre la pression" sur le gouvernement avec qui le dialogue s'avère difficile, selon la presse locale.
D'après un correspondant de l'AFP, au moins 8. 000 personnes ont participé à cette "Marche nationale de protestation et de défense du pouvoir d'achat, de la dignité, de la liberté et de la justice sociales". Les organisateurs ont de leur côté avancé le chiffre de "15. 000".
Trois des principaux syndicats du royaume avaient appelé à la constitution d'un "front uni" afin d'effectuer une démonstration de force, malgré l'appel de dernière minute du chef de gouvernement, Abdelilah Benkirane, à la tenue d'un "dialogue social" le 15 avril.
"Syndicats: le test de la marche de Casablanca", a titré le quotidien L'Economiste, évoquant une manière de "mettre la pression sur le gouvernement".
Des associations étudiantes et des ONG ont aussi participé, au même titre que le mouvement pro-réformes du 20-Février --né durant le Printemps arabe-- et celui des diplômés chômeurs, qui réclament depuis des années leur intégration dans la fonction publique.
Avant le début de la marche --qui a donné lieu à un communiqué comportant neuf revendications--, des orateurs ont fustigé M. Benkirane, lui reprochant des "pseudo-réformes", en particulier celle de la caisse de compensation.
Alors que le Maroc est pressé de réduire son déficit public, le gouvernement emmené par les islamistes du Parti justice et développement (PJD) a entrepris de réduire le coût de cette caisse qui subventionne à grand frais (jusqu'à cinq milliards d'euros en 2012) des produits de première nécessité.
En début d'année, il a totalement libéralisé le prix de l'essence et partiellement celui du diesel.
Les syndicats reprochent notamment au gouvernement son manque de considération pour un mémorandum transmis en février.
Quant à l'appel à la tenue d'un dialogue mi-avril, "la lettre qui nous a été adressée ressemble à une convocation plus qu'à une invitation. Nous ne sommes pas des annexes gouvernementales", a clamé Miloudi Moukharik, secrétaire général de l'Union marocaine du travail (UMT).
Les syndicats décideront de leur participation après la marche, a-t-il dit.
Le porte-parole du gouvernement, Mustapha Khalfi, a lui qualifié la manifestation de "politique" et assuré que le mémorandum syndical avait été "traité avec transparence et responsabilité". Il a toutefois évoqué des "revendications nombreuses" dont certaines "paraissent irréelles". 07042014 Jeuneafrique
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