Afrique : Des Marocains ont manifesté dans le calme et sans incident majeur
le 21/03/2011 18:42:54
Afrique

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Xinhua
RABAT, 20 mars (Xinhua) -- Les différentes manifestations pacifiques organisées, dimanche 20 mars, à travers plusieurs villes du Maroc se sont globalement passées dans le calme et sans incident majeur, répondant ainsi à l'appel lancé sur le réseau social "Facebook" par de jeunes Marocains pour réclamer une nouvelle Constitution et plus de justice sociale.

Les forces de l'ordre ne sont pas intervenues pour disperser les manifestants ou pour leur interdire de manifester.

Ces manifestions ont connu la participation d'une vingtaine d' association civile et des droits de l'Homme au Maroc, dont l'Association marocaine des droits humains, la jeunesse du mouvement islamiste Justice et bienfaisance (mouvement interdit) et quelques partis de la gauche marocaine comme le parti d'Annahj Addimocrati (Voie démocratique), le Parti Socialiste unifié, le Parti de l'Avant-garde Socialiste démocratique et le Parti du Congrès Ittihadi.

A Casablanca (80 km de Rabat), quelque 30 000 personnes, selon les organisateurs, 7.000 selon les autorités, ont répondu oui à l'appel de la jeunesse du 20 février, dont la majorité est venue des quartiers populaire de Casablanca et de Mohammedia (ville avoisinante à 60km de Rabat).

Les manifestants ont scandi "Le peuple marocain demande le changement", "non à la corruption et au clientélisme", et réclament la démission du gouvernement de Abbas El Fassi. Ils ont également crié, haut et fort: "non à la Constitution octroyée, oui aux droits de citoyenneté, oui à l'égalité entre l'homme et la femme et oui à la véritable démocratie".

Pour garantir que tout se passe bien, les organisateurs ont assuré d'eux-mêmes la protection des banques et distributeurs de billets.

A Rabat, 10.000 personnes selon les organisateurs, 2.000 selon les autorités, ont manifesté en défilant pacifiquement dans le centre de la capitale.

Rabat a également connu une contre manifestation organisée par le mouvement des jeunes du 9 mars qui a salué le contenu du discours prononcé par le roi Mohammed VI du Maroc, le qualifiant de "révolution au vrai sens du terme", qui augure d'une nouvelle ère à travers une nouvelle charte politique, sociale et économique.

Les initiateurs de ce mouvement ont souligné, dans un communiqué, que la décision de constituer ce mouvement a été prise en vue d'accompagner les réformes constitutionnelles annoncées et de lancer une force de proposition qui permettrait de faire entendre la voix des jeunes ainsi que leurs revendications.

A Tanger (609 km au nord de Rabat), plus d 5000 personnes selon les organisateurs et 4000 selon les autorités locales ont participé aux manifestations. Les manifestants ont sillonné des avenues de la ville avant de se disperser Place Oued El Makhazen, tandis qu'un sit-in était organisé à la Place des Nations par le mouvement altermondialiste Attac-Tanger pour protester contre la cherté de la vie, la corruption et la société française de gestion déléguée de l'eau et de l'électricité Amendis.

A Fès (198 km au nord-est de Rabat), 6.000 personnes selon les organisateurs, 800 selon les autorités, ont pris part à une marche pour revendiquer davantage de réformes politiques, économiques et sociales.

Ces manifestations, qui ont pris fin en début d'après-midi, avaient en partage plusieurs slogans dont les plus en vue sont la lutte contre la corruption, ainsi que les revendications demandant des réformes politiques, l'amélioration de l'enseignement et de la santé ainsi que les conditions d'une vie digne.

Comme pour le 20 février, la mobilisation a été particulièrement forte à Al Hoceima, au nord du Maroc. Parmi les revendications, figure la vérité sur les circonstances de mort de 5 jeunes le 20 février dernier.

Ce jour là, cinq corps calcinés ont été découverts dans une agence bancaire qui a été incendiée lors de troubles ayant suivi les manifestations.

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