Une dizaine de militants du mouvement pro-réformes du 20-Février (20-F), né durant le printemps arabe, ont été arrêtés dimanche lors de la manifestation syndicale de Casablanca, ont affirmé lundi des responsables d'une ONG, réclamant leur libération.
Quelque 10. 000 personnes ont défilé dimanche matin dans les rues de la capitale économique lors d'une "Marche nationale de protestation et de défense du pouvoir d'achat, de la dignité, de la liberté et de la justice sociales". Si ce rassemblement s'est tenu à l'appel de trois syndicats, des ONG et le 20-F avaient fait part de leur intention de s'associer au mouvement.
L'essentiel de la manifestation s'est déroulée dans le calme mais, "vers la fin, la police a encerclé un groupe puis est intervenue, procédant à au moins neuf arrestations", a déclaré à l'AFP un dirigeant local de l'Association marocaine des droits humains (AMDH, indépendante), témoin de la scène.
Alors que l?écrasante majorité des participants au rassemblement a ciblé le chef du gouvernement, l'islamiste Abdelilah Benkirane, l'intervention policière s'est produite lorsque des militants du 20-F ont "scandé des slogans contre le pouvoir dans son ensemble", a-t-il ajouté, sous couvert d'anonymat.
Un sit-in de protestation contre ces arrestations a été organisé lundi soir devant le Parlement de Rabat, regroupant une soixantaine de personnes. Présent, le président de l'AMDH, Ahmed El Haij, a affirmé que "12 personnes au total" avaient été interpellées.
"D'après nos informations, elles se trouvent toujours en détention", a-t-il précisé.
"Nous sommes très inquiets face à ces arrestations arbitraires lors de manifestations pourtant pacifiques", a enchaîné M. El Haij, dont l'association avait dénoncé le mois dernier une "campagne" à son encontre en publiant une liste de 11 membres en prison et 12 autres "poursuivis en état de liberté".
Sollicitées par l'AFP, les autorités marocaines n'ont pas donné suite.
Né dans le sillage du Printemps arabe, le 20-F réclame des réformes sociales et politiques profondes. Ses activités ont décliné au cours de l'année écoulée, les militants dénonçant une répression à leur égard.
Les autorités affirment de leur côté que l'essentiel des revendications ont été satisfaites avec l'adoption à l'été 2011 d'une nouvelle Constitution, sur initiative royale.
Censé renforcer les pouvoirs du gouvernement, le nouveau texte octroie également une série de droits nouveaux, notamment en matière d'égalité homme-femme. 8042014 Jeuneafrique
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