Le nouveau Premier ministre français, Manuel Valls, est revenu sur la polémique entre la France et le Rwanda dans son discours de politique générale, mardi, qualifiant "d’indignes et injustes" les accusations de "complicité de génocide au Rwanda".
La crise diplomatique entre la France et le Rwanda n’est pas terminée. Dans son discours de politique générale, mardi 8 avril, le nouveau Premier ministre français Manuel Valls est revenu sur la polémique qui oppose Paris à Kigali depuis samedi.
"Je n’accepte pas les accusations injustes et indignes qui pourraient laisser penser que la France s’est rendue complice d’un génocide au Rwanda. Son honneur, c’est toujours de s’interposer entre les belligérants", a-t-il affirmé devant l’Assemblée nationale, après avoir rendu hommage aux troupes françaises au Mali et en Centrafrique.
Dans une interview à Jeune Afrique, le président rwandais Paul Kagamé avait accusé la France d’avoir eu un "rôle direct" dans "la préparation politique du génocide" et dans "son exécution même".
Réagissant à ces déclarations, Paris avait annulé le voyage de la ministre de la Justice, Christiane Taubira, qui devait représenter la France aux vingtièmes commémorations de l’anniversaire du génocide, à Kigali le 7 avril. Après que Paris avait annoncé la participation de l’ambassadeur de France à Kigali, Michel Flesch, le ministère rwandais des Affaires étrangères avait fait savoir à ce dernier qu’il n’était pas le bienvenu.
Dans son discours lors de la commémoration, au stade Amahoro de Kigali, Paul Kagamé avait fait une nouvelle allusion transparente à ses accusations affirmant : "aucun pays, même s’il arrivait à s’en convaincre lui-même, n’est assez puissant pour changer les faits" et ajoutant en Français dans le texte – ce qui est inhabituel chez lui – "les faits sont têtus".
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Pierre Boisselet 09042014 Jeuneafrique
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