Le développement du projet pétrolier offshore de Kaombo en Angola, que Total avait retardé en raison de coûts jugés trop élevés, va pouvoir être lancé, grâce à une réduction de son prix global, a annoncé vendredi le PDG du groupe pétrolier français, Christophe de Margerie.
La décision finale d'investissement "est sur le point d'être annoncée", a indiqué M. de Margerie en anglais à des journalistes, en marge du 15e Sommet international du pétrole à Paris.
Le projet de Kaombo, situé en eaux profondes à 300 kilomètres des côtes angolaises, sur une superficie d'environ 900 km2, devrait produire 230. 000 barils de pétrole par jour à pleine capacité. La mise en production du gisement est prévue en 2017.
Le démarrage du projet a été rendu possible par un abaissement de ses coûts de 20 à 16 milliards de dollars, alors que l'industrie pétrolière est confrontée à une inflation de ses charges face à des prix du pétrole brut relativement stables.
"Les projets qui ont eu des problèmes (en raison de cette hausse des coûts, ndlr), c'est notamment celui de Kaombo, qu'on a été amené à retarder en Angola parce qu'il était trop cher. Et on a quand même réussi à réduire les coûts de 4 milliards de dollars. C'est pas mal", a dit M. de Margerie, poursuivant en français.
Total est opérateur du projet, qu'il détient à hauteur de 30% aux côtés de Sonangol P&P (30%), Sonangol Sinopec International (20%), Esso E&P Angola (15%) et Galp (5%).
La maîtrise des coûts est "un élément majeur de notre réflexion stratégique", a indiqué le PDG de Total.
"Il n'y a pas de raison que les prix (du brut) montent", dans un marché à l'équilibre, a-t-il poursuivi. "C'est pour ça que les coûts, il faut les tenir. On ne peut pas, comme autrefois, toujours compter sur le fait que les prix du pétrole, les prix du gaz continueront à monter et qu'on peut donc dépenser sans limites".
"Si on veut pouvoir faire Libra (au Brésil, ndlr), si on veut pouvoir faire les gaz de schiste et les huiles (pétrole, ndlr) de schiste en Argentine, il faut tenir les coûts. Et puis, c'est faisable", a-t-il souligné.
Total est depuis fin 2013 la première compagnie opératrice en Angola avec une production d'environ 600. 000 barils équivalent pétrole par jour.
En février, le groupe avait annoncé la cession à la compagnie publique Sonangol de sa participation de 15% dans un permis d'exploration pétrolière au large de ce pays, pour 750 millions de dollars, afin de privilégier les actifs dans lequel il possède des participations plus élevées, comme Kaombo.
Le géant français détient également une participation de 13,6% dans le projet Angola LNG qui vise à commercialiser des réserves de gaz naturel du pays, sous forme de GNL (gaz naturel liquéfié). 12042014 Jeuneafrique
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