La Cour pénale de Tripoli a décidé lundi d'ajourner au 27 avril le procès de 37 proches de Mouammar Kaddafi, dont son fils Seif el-Islam.
L'ouverture lundi 14 avril du procès de 37 proches de Mouammar Kaddafi aura duré à peine 40 minutes. Sans surprise, la Cour pénale de Tripoli d'ajourner l'audience au 27 avril à la demande du parquet et des avocats, en raison de l'absence de plusieurs accusés, dont le fils de l'ex-dirigeant, Seif el-Islam, détenu par des ex-rebelles à Zenten (170 km au sud-ouest de Tripoli).
Le tribunal a décidé de permettre sa comparution par vidéoconférence, de même que celle d'autres accusés détenus à Misrata (200 km à l'est de Tripoli), comme Mansour Daw, ancien chef de la sécurité intérieure.
L'ajournement permettra aussi aux avocats de prendre connaissance du dossier, a ajouté la cour. Des avocats ont en effet affirmé ne pas avoir eu accès au dossier, ce que le parquet a réfuté, affirmant leur avoir uniquement interdit de faire des copies.
Contrairement à Seif el-islam, Abdallah Senoussi, l'ex-chef des renseignements de Mouammar Kaddafi, et son dernier Premier ministre, Baghdadi Mahmoudi, étaient en revanche dans le box des accusés, aux côtés de 21 autres anciens responsables, tous vêtus de la tenue bleue des prisonniers.
Alors que le tribunal demandait aux accusés s'ils avaient des demandes, Abdallah Senoussi, visiblement affaibli, a "réclamé à la cour de mettre fin à son traitement spécial". "Je souhaite que ce traitement prenne fin, afin de pouvoir recevoir la visite de ma famille comme les autres prisonniers", a-t-il dit, sans donner d'autres détails.
Baghdadi Mahmoudi a demandé de son côté que ses avocats puissent se rendre en prison et déploré que des membres de son équipe de défense n'aient pas pu accéder au tribunal.
Le parquet a répondu que l'intéressé avait déjà reçu des membres de sa famille et affirmé n'avoir refusé aucune demande de visite. Le représentant du parquet, Seddik al-Sour, a justifié par ailleurs le "traitement spécial" imposé à certains accusés par "la gravité des charges à leur encontre".
Saadi, un autre fils de Mouammar Kaddafi, extradé début mars par le Niger où il avait trouvé refuge, devrait lui aussi être jugé dans le cadre de cette affaire. Mais il doit d'abord comparaître devant la chambre d'accusation.
Des organisations de défense des droits de l'Homme ont aussi exprimé des doutes quant au caractère équitable des procédures en Libye et accusent les milices de détenir des centaines de prisonniers en dehors de tout contrôle de l'État.
Lundi, Human Rights Watch a une nouvelle fois exprimé ses "préoccupations" concernant le procès des anciens dignitaires du régime kaddafiste, déplorant notamment "l'accès limité à des avocats et à des documents clés" de l'affaire.
"La Libye doit veiller à ce que les accusés bénéficient d'un procès équitable, en particulier en leur donnant accès à un avocat et suffisamment de temps pour préparer leur défense, ainsi que la possibilité de contester les preuves présentées contre eux", a indiqué l’organisation.
HRW a estimé par ailleurs que la Libye avait "l'obligation" de "remettre rapidement" Seif el-Islam à la CPI.
(Avec AFP) 15042014 Jeuneafrique
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