Le président zimbabwéen Robert Mugabe a réduit son salaire mensuel à 4 000 dollars (environ 2 800 euros) en raison de la crise économique qui touche son pays.
Robert Mugabe le concède lui-même : les "temps sont durs". Lors d'un entretien accordé à la BBC, le président zimbabwéen a annoncé avoir réduit son salaire mensuel à 4 000 dollars, soit l'équivalent de 2 800 euros par mois. "Je gagne 4 000 dollars, maintenant car les temps sont durs. C'est ce que nous avons décidé, nous devons reconnaître que les temps sont durs en ce moment", a-t-il déclaré dans cette interview, dont des extraits ont été publiés par des médias d'État.
Les médias ne précisent pas quel était le salaire antérieur du président, dans un pays où le salaire mensuel moyen est de 300 dollars, et où environ 80% de la population active serait au chômage.
Une résidence privée estimée à plus de 10 millions de dollars
Robert Mugabe, 90 ans, au pouvoir depuis l'indépendance en 1980, n'a pas précisé quels étaient ses autres revenus, en dehors de son salaire à la présidence. Connu pour ses goûts de luxe, il est à la tête de plusieurs entreprises, et s'est récemment fait construire une résidence privée estimée à plus de 10 millions de dollars (7,2 millions d'euros) à la périphérie d'Harare, la capitale zimbabwéenne. Le mois dernier, il a marié sa fille en présence de plus de 4 000 invités et a offert 100 000 dollars au jeune couple.
Le gouvernement a annoncé le mois dernier qu'il limiterait à 6 000 dollars mensuels (4 300 euros) le traitement des dirigeants des entreprises d'État, après la parution d'articles dénonçant différent excès. Le patron de la sécurité sociale locale touchait par exemple 535 499 dollars par mois.
Politique radicale
Le Zimbabwe se remet lentement de la débâcle économique des années 2000, qui l'avait forcé à abandonner sa monnaie. De nombreux économistes sont pessimistes pour l'avenir du pays depuis la réélection controversé de Robert Mugabe l'an dernier, craignant que sa politique radicale, visant notamment à obliger les groupes étrangers à céder la majorité de leurs participations dans leurs affaires zimbabwéennes à des intérêts locaux, ne décourage un peu plus les investisseurs.
La crainte d'un manque de liquidités qui étoufferait davantage des entreprises déjà mal en point est réapparue. Des émeutes ont même éclaté devant les succursales de deux banques qui n'ont pas réussi à remettre du liquide à leurs clients en décembre.
(Avec AFP) 23042014 Jeuneafrique
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