Le Kenya a reçu à peine plus d'un million de visiteurs en 2013, soit une baisse de plus de 11% par rapport à 2012, qui est attribuée par la ministre du Tourisme principalement à l'insécurité et aux menaces terroristes dans le pays.
Environ 1,09 million de touristes ont visité le Kenya en 2013 contre 1,23 million en 2012, a indiqué la ministre, Phyllis Kandie, citée samedi par la presse kényane, ajoutant que les recettes liées au secteur avaient baissé de plus de 2%, passant de 786 millions d'euros en 2012 à 769 millions en 2013.
C'est la deuxième année de baisse d'affilée du nombre de touristes au Kenya.
"En raison de l'insécurité, une grande partie de l'an dernier, nombre de pays qui comptent des touristes ont déconseillé les voyages non-essentiels vers le Kenya et les touristes potentiels se sont tournés vers des destinations offrant des produits similaires", a expliqué la ministre.
Le Kenya a été le théâtre de plusieurs attentats, attribués aux sympathisants des shebab, depuis que son armée est entrée en octobre 2011 en Somalie pour y combattre les islamistes somaliens. En septembre 2013, le pays a connu sa pire attaque depuis 1998, quand un commando islamiste a tué au moins 67 personnes dans le centre commercial Westgate de Nairobi.
La ministre a aussi mis en avant l'imposition en septembre d'une TVA de 16%, dont étaient auparavant exemptés une partie des produits touristiques, qui a considérablement augmenté les coûts des séjours au Kenya, face à des destinations voisines meilleur marché, rapporte le quotidien Standard.
Elle a également mis en cause le braconnage et le développement anarchique des lieux d'hébergement dans les réserves qui "a fait perdre au Kenya son avantage concurrentiel sur le produit Safari", selon le Daily Nation.
De nombreux acteurs du secteur touristique au Kenya avaient prévenu que l'année 2013 - marquée en début d'année par des craintes, finalement infondées, de violences lors des élections de mars, puis par l'attaque du Westgate - serait mauvaise.
Ils estiment qu'outre l'insécurité et la crise économique en Occident, le tourisme souffre de coûts trop élevés, aggravés par l'imposition de la TVA, d'une réglementation inadaptée, d'une qualité de service dégradée et d'un désintérêt de la part du gouvernement face aux difficultés du secteur, source importante de revenus.
Selon Mme Kandie, le tourisme représente environ 11% du PIB kényan.
Les violences post-électorales de fin 2007 et début 2008 au Kenya avaient fait chuter le nombre de touristes de 30% en 2008. Il avait fallu trois ans au Kenya pour retrouver le niveau de 2007. Mais en 2012, leur nombre avait de nouveau recommencé à baisser. 27042014 Jeuneafrique
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