Le président nigérian Goodluck Jonathan a donné l'ordre aux principaux responsables du pays, y compris à tous les chefs des services de sécurité, de "tout faire" pour garantir la libération sécurisée des 223 étudiantes enlevées par le groupe islamiste Boko Haram, a annoncé dimanche son porte-parole.
Le chef de l'Etat a présidé une réunion conjointe avec les chefs des services de sécurité et militaire, de hauts responsables gouvernementaux, le gouverneur et des représentants de l'Etat de Borno (nord-est), le chef de la police de cet Etat et le responsable des enseignants de l'école de Chibok (nord-est) où les jeunes filles ont été enlevées, a déclaré le porte-parole, Reuben Abati, devant des journalistes.
"Le président a donné la directive très claire selon laquelle tout doit être fait pour garantir le retour sécurisé de ces filles", a ajouté le porte-parole présidentiel.
Il s'agissait de la première rencontre entre le chef de l'Etat nigérian et les responsables nigérians directement concernés par cette affaire alors que la pression internationale et celle exercée par les familles des jeunes filles enlevées pour leur libération ne fait que croître. Le président nigérian n'avait rencontré jusqu'à présent que les chefs des services de sécurité.
Les parents des 223 lycéennes nigérianes toujours retenues par les islamistes armés du groupe Boko Haram ont demandé aux autorités samedi à Lagos de faire appel à l'aide internationale pour obtenir leur libération.
Frustrés et en colère devant le manque de progrès réalisés en vue de parvenir à la libération de ces jeunes filles, enlevées il y a plus de trois semaines dans leur dortoir, la nuit, les parents ont appelé les autorités nigérianes à demander le soutien d'autres pays.
"Par tous les moyens, il nous faut tous les soutiens internationaux dont nous avons besoin", a déclaré samedi dans une interview à la télévision Obiageli Ezekwesili, ancienne vice-présidente de la Banque mondiale.
Elle s'exprimait sur les lieux d'un sit-in de plusieurs dizaines de mères des adolescentes enlevées et de femmes d'Abuja venues réclamer la libération de leurs enfants.
"Ce que ces femmes disent, c'est qu'elles veulent que leurs filles soient libérées", a ajouté Mme Ezekwesili, qui a été également ministre de l'Education.
Des femmes et des mères nigérianes, qui ont déjà organisé plusieurs marches de protestation pour maintenir leur "pression" sur les autorités pour parvenir à la libération de ces jeunes filles, ont affirmé samedi qu'elles poursuivraient leur mouvement.
Après avoir attaqué le lycée de Chibok et enlevé les jeunes filles, des hommes armés, considérés comme des membres de Boko Haram, les ont forcé à monter dans des camions pour les emmener dans la brousse.
A Chibok, les parents sont d'autant plus inquiets que les victimes, âgées de 12 à 17 ans, pourraient avoir été emmenées au Cameroun et au Tchad voisins pour y être vendues contre une dizaine d'euros à des membres de Boko Haram et mariées de force, selon des informations recueillies par le chef du conseil des anciens de la localité, non confirmées par des sources sécuritaires. 04052014 Jeuneafrique
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