Des dizaines de militants du groupe islamiste Boko Haram ont détruit lundi une ville du nord-est du Nigeria, où ils sont arrivés à bord de véhicules blindés, tirant sur les habitants qui ont fui au Cameroun voisin, selon des témoins.
La ville de Gamboru Ngala, où a eu lieu cette nouvelle attaque, se trouve dans l'Etat de Borno, fief historique de Boko Haram, qui a revendiqué lundi le rapt de plus de 200 adolescentes dans la même région.
"Ils ont brûlé le marché, le bureau des douanes, le commissariat de police et presque tous les magasins de la ville et ils ont tué des gens mais je ne sais pas combien", a déclaré Musa Abba, un habitant de Gamboru Ngala, un récit qui concorde avec celui de plusieurs autres témoins.
"Ils ont pris le contrôle de la ville entière", a-t-il ajouté, puis "ils ont fait du porte-à -porte et ils ont abattu les gens qui n'ont pas pu fuire à temps".
Isa Mallum, un autre témoin, a déclaré à l'AFP que les hommes armés étaient arrivés en grand nombre vers 13H30 "à bord de véhicules blindés et de vans peints aux couleurs de la police et de l'armée".
"Cette attaque a forcé les habitants à franchir la frontière (pour se réfugier) à Fotokol, au Cameroun. C'est de Fotokol que je téléphone", a précisé M. Mallum.
Selon un autre témoin, Babagana Goni, on ignore pour l'instant combien de personnes sont mortes parce que personne n'ose retourner à Gamboru Ngala "pour faire un bilan des dégâts et du carnage".
"Il n'y a personne dans la ville Ă part les hommes de Boko Haram" a-t-il dit Ă l'AFP.
"Tout le monde a fui vers le Cameroun et ceux qui n'ont pu fuir ont dû être tués" a-t-il ajouté.
L'insurrection menée par Boko Haram, qui dure depuis cinq ans, a fait des milliers de morts au Nigeria, pays le plus peuplé d'Afrique et première économie du continent.
Jusqu'à présent, les violences perpétrées par le groupe islamiste étaient concentrées dans le Nord-Est, son bastion historique.
Mais les deux attentats qui ont frappé récemment la même gare routière en périphérie d'Abuja, à moins de trois semaines d'intervalle, faisant 90 morts, rappellent la menace sérieuse que fait planer Boko Haram sur le pays tout entier.
Ces nouvelles violences interviennent à quelques jours de l'ouverture du "Forum économique pour l'Afrique", appelé le "Davos africain", et à la veille de l'arrivée du Premier Ministre chinois Li Keqiang à Abuja, la capitale fédérale, qui a été placée sous sécurité maximum. 06052014 Jeuneafrique
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