Deux cents membres du groupe jihadiste le plus actif en Egypte, Ansar Beit al-Maqdess, seront prochainement jugés pour "terrorisme", dont des attentats meurtriers contre les forces de l'ordre, ont indiqué samedi des sources judiciaires.
Sur les 200 accusés de ce premier procès de masse de jihadistes, 102 sont actuellement en détention, ont précisé ces sources, ajoutant qu'ils devraient répondre de l'assassinat d'au moins trois hauts gradés, dont un général de la police et d'attaques contre des QG de la police au Caire, dans le delta du Nil et dans le Sinaï.
Ansar Beit al-Maqdess, qui dit s'inspirer d'Al-Qaïda, est le fer de lance des attaques contre les forces de l'ordre devenues quasi-quotidiennes depuis que l'armée a destitué il y a près d'un an le président islamiste Mohamed Morsi. Il a été déclaré "organisation terroriste" par l'Egypte, ainsi que par les Etats-Unis et la Grande-Bretagne.
Ce groupe, dont le nom signifie les "Partisans de Jérusalem" en arabe, a été formé après la révolte de 2011 en Egypte qui a chassé du pouvoir le président Hosni Moubarak, et focalisait alors ses attaques contre Israël vers lequel il a revendiqué plusieurs tirs de roquette.
Depuis la destitution en juillet 2013 de M. Morsi, élu un an plus tôt, le groupe a revendiqué des attaques spectaculaires en Egypte, dont un attentat à la voiture piégée contre le QG de la police au Caire et l'assassinat d'un général de la police en plein jour dans la capitale. Il a aussi affirmé avoir abattu un hélicoptère de l'armée au Sinaï.
Les attentats, initialement cantonnés à la péninsule désertique du Sinaï, ont ensuite gagné les régions du Delta du Nil et du Caire, régulièrement secouées par des attentats à la voiture piégée et des attaques à l'arme automatique. Ils ont, selon le gouvernement, fait quelque 500 morts, en grande majorité des policiers et des soldats.
Depuis l'éviction de M. Morsi, seul président jamais élu démocratiquement du pays, plus de 1. 400 personnes -en majorité des manifestants pro-Morsi-- ont été tués dans la répression et quelque 15. 000 arrêtées. 11052014 Jeuneafrique
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