Une révision constitutionnelle et un redécoupage territorial : ce sont les priorités fixées par le président algérien Abdelaziz Bouteflika à son nouveau gouvernement. Avec des délais serrés.
Élu sur un fauteuil roulant, Abdelaziz Bouteflika entame son quatrième mandat sur les chapeaux de roue. Qu'on en juge. Une semaine après une harassante cérémonie de prestation de serment, il a constitué, le 5 mai, son gouvernement... avec deux surprises. Le nouvel exécutif comprend essentiellement des technocrates et peu de représentants des partis ayant animé sa campagne électorale - Front de libération nationale (FLN), Rassemblement national démocratique (RND), Rassemblement Espoir de l'Algérie (TAJ) et Mouvement populaire algérien (MPA). Autre singularité de l'équipe Sellal III : avec sept maroquins confiés à des femmes, l'Algérie détient désormais le record arabe en termes de représentation féminine au sein de l'exécutif.
L'Algérie a déjoué une tentative d'agression étrangère
Quarante-huit heures plus tard, Bouteflika réunissait son gouvernement pour son premier Conseil des ministres. Il l'a ouvert par une annonce : "Grâce à la vigilance de l'armée et des services de sécurité, l'Algérie a déjoué une nouvelle tentative d'agression étrangère." Une référence à la neutralisation de deux commandos d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), lourdement armés et composés essentiellement de Libyens, de Maliens et de Tunisiens. Le premier a été intercepté le 3 mai à la frontière libyenne (les vingt intrus ont été capturés, et leurs armes récupérées), et le second dans la région de Tinzawaten, aux confins du Mali, le 5 mai (dix terroristes éliminés).
Après cette parenthèse, Bouteflika a annoncé sa feuille de route politique. Les deux priorités ? Une profonde révision de la Constitution et un redécoupage territorial, deux dossiers très sensibles. Pour le premier, Bouteflika a chargé Ahmed Ouyahia, son directeur de cabinet, de piloter les concertations avec la classe politique, les personnalités nationales et les mouvements associatifs. Quant au second, c'est Abdelmalek Sellal, le Premier ministre, qui en a hérité. Dans les deux cas, il faut faire vite : la feuille de route précise que les délais se comptent en semaines plutôt qu'en mois. Fauteuil roulant ou pas, Bouteflika est désormais un homme pressé. 20052014 Jeuneafrique
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