L'Afrique du Sud a depuis dimanche soir pour la première fois de son histoire un ministre des Finances noir, Nhlanhla Nene, symbole des transformations socio-économiques radicales que le président Jacob Zuma a promis pour son second mandat.
M. Nene, 55 ans, ancien directeur du comité local d'organisation de la Coupe du Monde de football 2010 et ministre adjoint des Finances depuis 2009, prend ses fonctions alors que M. Zuma a promis de passer à l'acte II de la transformation de l'Afrique.
Passé à la démocratie il y a vingt ans en 1994 avec la fin des discriminations raciales, le droit de vote accordé pour la première fois aux Sud-Africains noirs et l'élection de Nelson Mandela, l'Afrique du Sud demeure championne des inégalités.
La politique de réconciliation avec la minorité blanche des années Mandela a laissé intacte une grande partie de leur pouvoir dans l'économie sud-africaine.
Un programme d'émancipation économique des Noirs (BEE) a fait émerger une classe noire aisée inexistante sous le régime raciste d'apartheid, non sans alimenter des dérives clientélistes au profit de proche de l'ANC.
Malgré ça, une majorité de très hauts responsables sont encore des Blancs de sexe masculin, dans les mines (67%), les usines (plus de 66%) et les exploitations agricoles (75%), selon des données 2011.
M. Nene était depuis 2009 dans l'ombre de Pravin Gordhan, figure respectée sur la scène internationale qui avait succédé à une autre personnalité connue et appréciée Trevor Manuel (1996-2008), deuxième ministre des Finances de Nelson Mandela.
Sa nomination pourrait constituer un test pour le rand, la monnaie sud-africaine, sous pression depuis des mois.
Il hérite d'une situation difficile, avec une croissance révisée en baisse à 2,1% cette année, bien en dessous des quelque 7% nécessaires pour résorber le chômage chronique dans un pays dont la population active croit rapidement. La majorité des habitants a moins de 25 ans et n'a donc jamais connu l'apartheid. 26052014 Jeuneafrique
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