Des milliers de Libyens ont manifesté vendredi à Tripoli et Benghazi, dans l'est de la Libye, en soutien à un général dissident qui mène depuis la mi-mai une opération antiterroriste, et contre le gouvernement d'Ahmed Miitig, soutenu par les islamistes.
Khalifa Haftar, un général à la retraite qui se présente comme le chef de l'"armée nationale" et a bénéficié pour son opération de la défection d'officiers et d'unités de l'armée, affirme vouloir débarrasser le pays des "terroristes".
Son opération, lancée le 16 mai à Benghazi, bastion de la révolution de 2011 et fief des groupes islamistes radicaux, a été qualifiée de "tentative de coup d'Etat" par les autorités.
Des milliers de personnes se sont rassemblées dans cette ville devant l'hôtel Tibesti où ils ont scandé des slogans appuyant l'opération, baptisée "Dignité", et dénonçant le terrorisme et les groupes armés, selon un correspondant de l'AFP.
D'autres rassemblements ont eu lieu aussi à Al-Marj, Al-Baida et Tobrouk, plus à l'est selon des témoins.
Sur la place des martyrs, à Tripoli, sur fond de mesures de sécurité strictes, des milliers de personnes ont également manifesté leur soutien au général Haftar, s'en prenant par ailleurs au nouveau gouvernement d'Ahmed Miitig et au Congrès Général national (CGN, Parlement), a constaté l'AFP.
"Miitig dehors", scandaient les manifestants qui portaient des banderoles sur lesquelles on pouvait lire "Peuple et armée, nous combattons le terrorisme", "Oui pour un Etat civil".
Des manifestants portaient un cercueil symbolique sur lequel était écrit: "Le gouvernement de Miitig" "le CGN" et "Ansar Asharia", un groupe jihadiste implanté notamment dans l'est du pays, classé parmi les organisations terroristes par Washington.
A quelques centaines de mètres de là , sur la place d?Algérie, quelques centaines de pro-islamistes ont dénoncé de leur côté le "coup d'Etat de Haftar", soulignant leur "attachement à la légitimité" du CGN et leur "soutien au processus démocratique".
Outre les violences meurtrières qui secouent quotidiennement le pays, la Libye fait face à une crise politique profonde, se retrouvant avec deux gouvernements.
D'un côté, le cabinet de M. Miitig, élu lors d'un vote controversé au CGN début mai et soutenu par les islamistes.
De l'autre, le cabinet sortant d'Abdallah al-Theni qui refuse de remettre le pouvoir au nouveau cabinet, affirmant attendre une décision de la justice qui doit trancher sur la légalité du vote.
Contesté pour avoir décidé de prolonger jusqu'en décembre 2014 son mandat arrivé à expiration en février, le CGN a décidé, sous la pression de la rue, de l'organisation d'élections qui ont été fixées au 25 juin. 31052014 Jeuneafrique
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